La première fois que j’ai rencontré Caro, c’était à une soirée organisée par des amis communs : la copine de l’ami d’un pote m’avait traîné chez le copain d’une copine de sa sÉur (ou quelque chose comme ça). On est devenus amis au premier contact : alors que tout le monde se faisait des mondanités, ambiance je te serre la main en entamant une conversation avec quelqu’un d’autre, je te fais les quatre bises réglementaires en pensant ostensiblement à autre chose, Caro et moi on s’est dit bonjour sans chichi, mais avec plein de morceaux de vraie chaleur humaine véritable dans les yeux.
Je lui ai proposé d’aller nous chercher à boire, elle a dit d’accord je t’attends là, et quand je suis revenu avec deux flûtes, elle m’attendait bien là où elle m’avait dit qu’elle serait, mine de rien j’ai trouvé ça gentil. On a bu une gorgée de Champagne, elle a fait un air genre « hum il est bon », j’ai fait une grimace et j’ai commenté « il est dégueu, ce roteux », ça l’a surprise, elle a reconnu que « c’est vrai qu’il est pas terrible », et on s’est mis à rire.
(Purée, c’est dingue que je m’en souvienne, de notre premier rire ensemble. Pour un type totalement infoutu de se souvenir des anniversaires, je trouve ça un peu con-con, mais plutôt mignon.)
On s’est lancés dans une laborieuse explication du pourquoi du comment de notre présence à cette soirée, avec l’énumération complète de qui on connaissait et avec qui on était venus. Finalement on a bien dû admettre qu’on ne savait ni l’un ni l’autre chez qui on se trouvait, qu’on n’avait rigoureusement aucune connaissance commune et qu’on savait encore moins ce qu’on était censés célébrer. Alors on a porté des toasts, moi « à l’anniversaire de Machin » (tchin !), elle « aux fiançailles de Bidule et Trucmuche » (re-tchin !) et on a encore ri comme deux andouilles.
Rapidement on s’est réfugiés dans le calme de la cuisine, et pendant de longues heures on a discuté. Au fil du temps la conversation devenait de moins en moins superficielle. Je crois avoir réussi à lui dire mon nom complet et ce que je fais dans la vie, raconté quelques voyages, deux trois anecdotes qui seraient des exemples représentatifs de trucs auxquels je crois, mais j’ai surtout bu ses paroles. Plus j’écoutais, et plus elle parlait. Son boulot, alimentaire, sa jeune sÉur, difficile, ses parents, envahissants... et puis son mec.
Son mec, « Francis », sur lequel j’ai plus appris en une soirée que si j’avais passé quinze jours enfermé dans une cellule de prison avec lui. Son mec omniprésent, son grand amour, son premier amant ou presque, celui qui a vraiment compté, « enfin tu vois ce que je veux dire », un type brillant au charme fou, et très mignon avec ça, son premier et unique amour, « mais ça je te l’ai déjà dit »...
Passé minuit, son mec omniprésent est devenu petit à petit le type absent parce que jamais là quand il faudrait, et absent même quand il est là, charmeur mais menteur, mignon mais qui a le tort d’en être conscient, brillant avec les autres mais creux avec elle... De temps en temps je lâchais un vague commentaire visant à démontrer que je suivais l’exposé des faits (« hum, la force de l’habitude », « t’en as parlé, avec lui ? »...). Depuis ce jour, tous ceux qui nous connaissent, Caro et moi, ont entendu parler du « fameux Francis ». Ce soir-là, elle te me l’a chaudement rhabillé pour l’hiver. « Oh mais je ne parle que de Francis, je suis désolée. », alors je lui racontais une anecdote vachement signifiante des machins auxquels je suppose que je crois, et ensuite elle démarrait un nouveau refrain au sujet du fameux Francis.
Vers trois heures du matin, sa copine est entrée dans la cuisine : « Alors, les amoureux ? » Avec Caro on a échangé un regard affligé, et sa copine a annoncé : « Nous on rentre, tu viens ? » Je lui ai proposé de rester encore un peu, je la ramènerais, ah oui mais ce soir j’ai pas pris ma voiture, on pourrait partager un taxi, tu rentres sur quel coin ? Clichy, zut, c’est exactement pas du tout du côté de chez moi. Sa (salope de) copine a insisté « Bon, tu te décides ? » Caro s’est levée (« C’est plus simple que... »), j’ai opiné (« Oui, c’est vrai que... »).
Je l’ai rattrapée dans le vestibule de l’entrée, et je lui ai tendu un bout de papier, en essayant d’adopter un ton aussi détendu et détaché que possible : « Allez, c’est idiot, j’ai vraiment passé une soirée très agréable... c’est mon téléphone, tu peux m’appeler si tu veux, moi ça me fera plaisir en tout cas » et je suis resté là avec mon numéro de téléphone à la main, attendant une sorte de verdict implacable, à me demander pourquoi j’avais dit « c’est idiot » et « en tout cas ». Elle a pris le bout de papier, l’a mis dans sa poche et m’a refait deux bises, cette fois très appuyées, avec plein de vrais morceaux de tendresse véritable dedans, et m’a murmuré à l’oreille : « Tu es vraiment adorable ». La porte s’est refermée derrière elle, et je suis resté là pendant quelques minutes, agonisant d’incertitude et fou du bonheur qu’elle ait accepté mon numéro.
Dans la voiture de mes amis, la copine assise sur le siège passager a commenté : « Dis donc, elle était très jolie, la petite blonde avec qui tu étais ce soir. » Son copain, en conduisant, s’est interrogé avec finesse : « Où vous étiez passés, tout ce temps ? Tu lui as mis un coup de bite, au moins ? » J’ai fait mine de n’avoir rien entendu, pendant que sa nana lui envoyait un coup de coude. C’est à ce moment-là que je me suis rendu compte que, c’est vrai, en plus elle est très jolie.
« Bonjour, c’est Caroline. » Je me cale le téléphone entre le menton et l’épaule, parce que j’ai besoin des deux mains pour fixer le porte-filtre à mon percolateur : « Salut ». « On a discuté, samedi dernier, chez, euh, aux fiançailles de Machin et Trucmuche dans le onzième... » J’avais reconnu, mais je cherche quelque chose de finaud à lui dire : « Je suis content que tu m’appelles, j’ai vraiment passé une bonne soirée l’autre soir... Comment tu vas ? » (autant pour le côté spirituel).
Caro suggère : « Je me disais, on pourrait déjeuner ensemble, un de ces quatre, si ça te dit. » J’appuie sur le bouton du percolateur, et je propose « Ben, demain midi, tu peux ? »
— C’est quoi ce bruit ?
— C’est rien, c’est ma machine à café.
— Tu te fais du café ?
— Oui, je me lève, il me faut du café.
Elle fait mine de culpabiliser : « Je te réveille ? » Je mens : « Non, non, t’inquiète. Alors, demain midi, c’est possible pour toi ? » Euh, ben oui, demain midi, en fait oui.
Demain midi, je la retrouve comme convenu à l’entrée des Buttes Chaumont. « Tu connais un restau, dans le coin ? » Mystérieux, je lui explique que « j’ai mieux que ça ». Je la traîne dans le parc (« Où tu m’emmènes, comme ça ? ») et, au détour d’un chemin, je défais mon petit sac à dos. J’en tire une grande serviette et j’installe deux verres à vin, une demi-bouteille de Gewurtz et quatre sandwichs : « J’ai fait des sandwichs au foie gras, ça te va ? »
Elle s’installe en souriant et je lui dis qu’elle est très jolie, sa robe.
On reste là jusqu’à quatre heures, à papoter légèrement, elle parle plusieurs fois de Francis, mais pour me dire que, non, cette fois elle ne va pas me parler de lui. Quand elle se rend compte qu’il commence à faire frisquet, elle lâche « Han, je devrais être au boulot, je vais me faire remonter les bretelles. » Je la raccompagne jusqu’à son taf, et je lui demande si on remet ça bientôt. « Bien sûr. » Elle me dépose un gentil baiser sur la joue : « Mais plus de pique-nique, hein, ne va pas te faire des idées... »
Comme si j’étais du genre à me faire des idées. Arrivé en bas de chez moi, je balance un coup de pied dans une poubelle. Dans les films, les gens font ça parce que ça soulage. En fait, ça ne soulage pas du tout.
— Hello, c’est Arno. Éa va ?
— Moyen, il me fait chier de plus en plus.
— Tu veux qu’on se retrouve quelque part ?
— Non, je suis pas d’humeur, il me fait trop chier.
— Tu veux qu’on se rappelle plus tard ?
— Non non, ça me fait plaisir de t’entendre.
Évidemment, elle passe l’heure qui suit à beaucoup plus parler qu’à m’« entendre ». J’ai droit aux dernières aventures du fameux Francis, « t’imagines pas ce qu’il a osé me dire », « je comprends pas qu’il devienne comme ça »... Je compatis sincèrement, mais je ne sais pas trop quoi dire. Alors je l’écoute, et je ne dis rien.
« T’es bien guillerette. » Elle semble toute fière : « Éa y est, je l’ai quitté ! » Elle s’est installée chez Nathalie et Christian.
J’attends patiemment la suite des explications. Engueulade, insultes, finalement ils se seraient plutôt quittés d’un commun désaccord. Elle se met à pleurer, je lui pose la main sur le visage et lui caresse maladroitement la joue avec le pouce. Elle prend mon poignet et laisse son visage posé dans le creux de ma main.
« C’est moi, hein ? Je suis trop chiante, c’est ça ? Le type qui m’aime, je le mets dans un tel état qu’il finit par me jeter comme une malpropre. »
Je suis perplexe, je décide de la brusquer : « Non mais ça ne va pas de croire des conneries pareilles ? » Elle lâche mon poignet et renifle bruyamment. Elle me fixe d’un regard qui impose une explication, et sans traîner.
J’attaque : « Ce type, visiblement, c’est un gros con. » Elle m’interrompt : « C’est pas vrai, tu peux pas dire ça. » Mauvaise pioche. « Bon, c’est pas un gros con, alors. Mais toi, alors... » Je cherche la suite sous son étroite surveillance : « Toi, euh, tu es gentille, douce, aimante... » Voilà qui semble la convaincre un peu plus, elle attend visiblement la suite. J’improvise - solitude du rameur de fond : « et, bon, tu t’es donnée, sans euh, avec une infinie générosité, quoi. » Elle opine. « S’il n’est pas capable de voir ça, bon ben qu’est-ce que tu veux faire de plus. » Elle soupire : « C’est vrai. »
Je conclue en souriant : « Ben s’il est pas foutu de voir ça, alors c’est un gros con. » Elle rit : « D’accord, c’est un peu un gros con, alors. » Et elle repose la tête dans le creux de ma main.
La semaine suivante, elle retourne s’installer avec le gros con.
— Allô, c’est Arno.
— Ah, euh, salut.
— Qu’est-ce que tu fais ? Tu m’évites, maintenant ?
— Euh, non, pas du tout...
— Écoute, espèce de grande sauterelle idiote, tu fais bien ce que tu veux. Si ça te rend plus heureuse, tant mieux. Mais m’éviter parce que t’as changé d’avis et parce que tu n’es pas certaine de pas faire une connerie, c’est injuste.
— Tu m’as traitée de grande sauterelle idiote, là ?
— Oui.
— Et toi, alors, tu n’es qu’un, qu’un...
Et on part d’un interminable fou rire qui va me coûter cher sur ma facture de téléphone.
Quinze jours plus tard, elle emménage à nouveau chez Nathalie.
On se voit beaucoup. Énormément, même. Les bouffes à midi, ça me perturbe mes horaires. Du coup le filtre de mon percolateur est encrassé. Vérification faite, c’est le joint en crépine qu’il faut changer.
Entre nos déjeuners et les coups de téléphone, j’entends plus parler du fameux Francis que de ma propre famille. « Il t’a fait le plan “je suis désolé, je me suis trompé, il n’y a que toi que j’aime” et tout le tralala ? La grande scène de l’acte II ? Et après ça a recommencé comme avant, dans le pénible ? » Elle : « Euh, oui. Comment tu sais ça ? » Pfiou, alors là, fastoche : « Les garçons font ça. Ils n’arrivent pas à rompre. Ils se compliquent et ça tourne au sordide : ils veulent rompre, mais ils ne veulent pas que ça vienne d’eux, ils veulent que tu partes, mais ils ne veulent pas te laisser partir. » Elle me torpille l’argumentaire avec une facilité déconcertante : « Tu fais ça, toi ? »
Je crois bien que je suis devenu le gentil confident. Je me dis que je pourrais essayer de changer ça, mais pas en ce moment. En ce moment, elle est carrément paumée, et ça serait profiter. Ou manquer de respect. Ou les deux. En tout cas, ça ne nous mènerait pas bien loin, parce qu’on serait partis sur une situation pas très saine.
É certains moments, je l’écoute parler, je la regarde, et je me dis que je suis vraiment un gentil garçon, je me trouverais presque épatant tellement je suis respectueux, patient, bien comme il faut avec cette Caro qui est larguée. Genre c’est une relation qui se construit, et c’est plutôt de ça que j’ai envie, de ça qu’elle a besoin. Le reste du temps, je me dis que je suis vraiment trop con.
Les quatre mois suivants, Caro est prise d’une sorte d’incontrôlable frénésie de mecs. Elle multiplie les passades. Par une curieuse coïncidence, ce sont toujours des types costauds et pas très finauds. J’ai évidemment droit à tous les détails. Là, c’est certain, je suis vraiment trop con.
Jusqu’à l’épisode dit « épisode Lucas ».
Trois heures du matin, je suis en train de regarder le film de boules sur le câble.
— Allô, c’est Caro.
— Qu’est-ce qui se passe ?
— Éa ne va pas.
— Tu veux que je vienne ?
— S’il te plaît.
Quand j’arrive, Nathalie est en train de lui servir du thé. Caro est recroquevillée dans le canapé, emmitouflée dans une couverture. Je m’assieds à côté d’elle et approche ma main. Nathalie fulmine : « Ce salaud l’a frappée. » Me revoilà dans une de ces phases d’impuissance et d’indécision qui me rendent la vie très compliquée : je me demande si je dois la toucher pour la rassurer, ou ne pas la toucher pour ne pas la brusquer, rapport à ce que moi aussi je suis un homme (quelque part) ; maintenant que j’ai tendu la main, je fais quoi ? je la retire ou je continue à la tendre vers elle, ou je reste avec le bras en l’air. Mais Caro se jette dans mes bras et se pend à mon cou. Surpris, je reste comme une grande andouille les bras ballants quelques instants, et puis je finis par la serrer très fort pendant qu’elle pleure à gros bouillons.
« C’est Lucas ? » (le gros navrant qu’elle fréquente depuis quinze jours) Nathalie me fait signe que c’est bien lui. Caro se met à trembler violemment : « Il va vouloir revenir. » J’essaie de la rassurer : « Éa va, on est là, maintenant. Il ne pourra pas revenir. » Nathalie confirme, avec un regard lourd de sous-entendus : « De toute façon, Charles a passé des coups de fils à quelques copains, il est allé les retrouver dehors, et ils vont, euh, surveiller la porte toute la nuit. » Je transmets le message : « Tu vois, tu ne risques plus rien... »
Nathalie débarrasse la table basse : « Bon ben maintenant, la miss, ça lui ferait du bien qu’elle prenne un bain, ensuite on ira tous se coucher. » Caro se traîne jusqu’à la salle de bain.
Quelques minutes plus tard, je l’entends appeler : « Arno ? »
— Oui ?
— Tu peux venir ?
— Euh, tu es sûre ?
— Oui, viens.
Je la trouve assise dans la baignoire, de l’eau jusqu’au nombril, nue, les bras serrés autour des genoux. Elle grelotte : « J’ai froid. Je, j’ai si froid. » Je trempe la main dans l’eau, elle est bouillante. « Sors de là, ma chérie, tu vas t’ébouillanter. » Elle se lève, essaie de passer une jambe par-dessus le rebord, elle glisse, j’essaie de la rattraper, et nous nous affalons sur le carrelage blanc. Je lui demande si elle s’est fait mal, elle me dit que non, je lui demande si elle veut que je l’aide à se relever, elle me dit que non, alors on reste là, allongés sur le sol, je la serre dans mes bras et je la laisse pleurer longuement. Si on mettait cette scène dans un film, personne n’y croirait.
Puis je lui enfile un peignoir et la conduit à son lit. Je la borde et lui dépose un baiser sur le front. « Éa va aller ? » Non, ça ne va pas aller : « Reste, s’il te plaît. » Alors je m’allonge à côté d’elle, et je l’enlace à nouveau. Nous restons comme ça jusqu’au matin.
Quand, finalement, elle s’endort, je me dis que je n’aurais pas grand-chose à faire pour qu’elle et moi... et puis que non, je ne suis pas ce genre de salaud, et que quand même je suis un salaud d’y avoir pensé à ce moment-là. Et voilà que maintenant je culpabilise ! Je me dis que je suis vraiment trop con.
Au petit déjeuner, pendant qu’on laisse Caro dormir, Charles annonce que « ce type », Lucas, il y a peu de chances qu’il ose encore l’approcher, « après cette nuit », et il nous lance un regard signifiant qu’il y a autre chose à comprendre. Je lui dis que je n’approuve pas vraiment, mais bon... et je partage avec lui et Nathalie ce grand moment de conspiration, à la fois lourd et grotesque.
Les semaines qui suivent, Caro est à ramasser à la petite cuillère. Elle s’est encore mise une idée saugrenue dans la tête : « Éa doit venir de moi, hein. Je les choisis, je les attire ? Je tombe uniquement sur des salauds et des tordus ? »
Je décide de me montrer, une fois de plus, compatissant et doux : « C’est dingue, ça. Vous, les filles, on vous a appris à vous convaincre de conneries dès la petite école, ou quoi ? » Je ne sais pas si je l’ai mise dans l’état que je souhaitais, mais en tout cas, elle m’écoute. Et plutôt deux fois qu’une.
« Je me demande pourquoi on ne préviens pas les filles systématiquement, parce que ça vous éviterait de vous sentir coupable quand ça arrive : le nombre de garçons qui frappent leur copine, il est énorme. Un jour où l’autre, ça arrive à toutes les filles. » Elle nie : « Pas toutes, pas toutes. » Je continue : « Si tu veux, mais je n’en connais quasiment aucune à qui ça n’est pas arrivé. Tôt ou tard, c’est le mauvais numéro qui sort, et le type à qui tu te donnes, il te fout sur la gueule. Éa peut arriver aussi bien à 17 ans qu’à 50, et les filles n’y sont absolument pour rien. Éa y est, tu es tombée sur le pervers du lot, c’est l’horreur, mais ça n’est pas ta faute. »
« Je te trouve bien cynique. T’es dégueulasse de dire ça. » « C’est la situation qui est dégueulasse. Crois-moi, ça me dégoûte aussi, mais c’est un fait : toutes mes amies, un jour ou l’autre, se sont fait cogner par le type auquel elles faisaient confiance. Et toutes, je peux te le jurer, m’ont sorti ton couplet sur leur sentiment de culpabilité, à se demander si c’est pas elles qui font les mauvais choix, si ça ne viendrait pas d’elles... Et ça, c’est un piège qu’il faut éviter si tu veux espérer repartir : ça n’est pas ta faute, ça ne vient pas de toi, tu n’as pas choisi de te faire frapper. »
Elle se détend un peu : « Oui mais quand même, c’est bien moi qui l’ai choisi, ce type, c’est pas comme s’il m’avait violée dans la rue. » « Sauf que ce type, c’est un pervers : son mode opératoire, ça n’est pas de faire du mal à quelqu’un qu’il ne connaît pas, il choisit de faire souffrir quelqu’un qui lui fait confiance. Pour faire ça, clairement, c’est un pervers. Et les pervers sont charmants, séducteurs, gentils, parfaits sous tous rapports. Sinon ils ne pourraient pas se faire aimer de leur victime pour pouvoir les faire souffrir. Le pervers, par définition, il est du genre amant parfait. Tu n’y pouvais rigoureusement rien. »
Elle réfléchit un peu, et elle me passe la main dans les cheveux : « T’as raison. »
Je commande un autre café, tout en me demandant si je ne devrais pas y aller mollo sur la psychologie à deux balles.
Caro va mieux, ces derniers temps. Il m’arrive de dormir quelques fois avec elle chez Nathalie et Charles ; ensuite, pendant quelques jours, elle se montre plutôt froide et un poil distante, comme si elle avait l’impression qu’en dormant enlacés, juste comme ça, on était allés un peu trop loin. Quand ça arrive, j’ai l’impression désagréable d’être un pendu accroché à un yo-yo.
« Bon, cette fois c’est décidé, les mecs, c’est fini. » Je lui fais mon air qui veut dire : regarde comme je suis consterné. Elle insiste : « Tu me crois pas ? Hé bien je te le dis, maintenant, les mecs, c’est fini. »
Je me contente de touiller le sucre dans ma tasse. Elle aurait un peu tendance à s’emporter, la Caro : « Quoi, tu vas encore me dire que c’est des conneries ? »
Je pose la cuillère et je la regarde presque froidement : « Ben oui, c’est une connerie. Qu’est-ce que tu vas faire, tu vas rationner tes sentiments ? Tu vas t’interdire d’aimer ? T’as qu’à te faire nonne tout de suite, au moins tu recevras des coups de fouet quand tu auras des pensées impures. »
Elle s’énerve : « Tu peux parler. Moi j’en ai marre, j’en ai trop pris plein la gueule. L’amour, pfiout, je fais une croix dessus. »
Pour une fois, c’est moi qui l’engueule carrément : « Mais qu’est-ce que tu crois, qu’on n’en a pas tous pris plein la gueule ? Tu crois que je me méfie pas, moi aussi, de mes sentiments ? Tu m’as jamais vu détaler comme un lapin parce que j’ai eu peur que ça aille trop loin ? Tu crois pas qu’à moi aussi, on m’a arraché mes sentiments, qu’on en a fait des confettis et qu’on me les a jetés à la tronche ? » (Caro est abasourdie. Je réalise que l’image des confettis, c’est peut-être un peu too much.) « Bordel, regarde autour de toi, on est tous des abîmés de la vie. Des trahis, des blessés, des cocus, des déçus, des estropiés. Tu peux bien décider de te mutiler, de t’interdire de tomber amoureuse si ça t’amuse, mais n’espère pas que je t’approuve. »
Elle regarde ses pieds : « Ben dis donc. Excuse-moi. »
Comme je tapote nerveusement la cuillère sur la table, elle pose sa main sur la mienne, et elle me dit : « Tu sais, si j’étais moins conne, c’est avec toi que je serais. »
Alors je fixe ses yeux, je lui murmure « Mais non tu n’es pas conne », et je lui donne le plus tendre baiser qu’un abîmé de la vie puisse donner.
et alors ? elle t’a quitté ?
j’aime bien quand tu racontes mais là ça sent la loose...
p’tain c est beau !!
Si tu crois que ton pote Charles et les autres m’ont fait peur l’autre nuit, tu te fous le doigt dans l’oeil jusqu’au nombril. Je vais te casser la gueule, et je serais pas seul, y’a Francis dans le coup maintenant. On sait très bien où tu bosses, tu ferais bien de faire gaffe. Y’a aussi GF qu’est jaloux que ton interface, elle est plus belle que la sienne avec sa daube en html et que le spécialiste, c’est encore toi, comme c’est un ex de Caro et qu’elle lui doit du fric, t’es mal barré dans la vie réelle...
Merci, douce et drôle lecture.
Et meilleurs voeux de bonheur !
Salut Arno*,
Je sais que ton texte est censé exprimer des sentiments, les débuts d’une histoire d’amour, tout ça...
Mais j’aurais tendance à en rajouter dans le pathos, à dire que le manque d’affection et de tendresse dans nos si jolies sociétés provoque plus : bien plus que le simple fait d’être meurtri mais d’y croire encore.
Cela provoque aussi, par exemple, les viols simples : les femmes seules qui recherchent juste un peu de chaleur mais se font abuser par certains de fins de soirée, les femmes mariées qui sont soit-disant heureuses mais dont les maris oublient les "non, pas ce soir", et tellement d’autres exemples...
Enfin Arno*, je vous souhaite une bonne continuation ;-) dans cette histoire que j’espère réelle, et je souhaite aussi une - malgré tout - bonne vie à toutes celles qui ont vécu pire que Caro, et je souhaite enfin tout plein de bonnes choses aux amoureux de ce monde...
Ciao !!! :-)
(et que les mecs viennent pas se plaindre : merde ! :)
Coucou mon chou,
J’ai essayai de t’appeler... tu dois dormir...je passerai vers 15 heures avec les croissants.
Bisous
Sophie
’tain il a aussi du cÉur Arno* ...
"Passé minuit, son mec omniprésent est devenu petit à petit le type absent parce que jamais là quand il faudrait, et absent même quand il est là, charmeur mais menteur, mignon mais qui a le tort dÉ-en être conscient, brillant avec les autres mais creux avec elleÉ-"
Quelque chose m’échappe dans cette appréciation : est-ce ce que tu penses ? Ou ce que pense Caro ? Parce que si c’est ce que tu penses, rien n’empêche d’imaginer que c’est aussi ce que tu aimerais bien faire croire à Caro, pour arriver à tes fins. Bref : il y a dans ce texte un mélange de sincérité et de haine dont j’ai du mal à comprendre la cohérence.
C’est un peu comme s’il fallait lire entre les lignes, comme si tout ça était un message codé adressé à une, deux, ou trois personnes...
Mais, imaginons un instant que, de ces mystérieuses personnes à qui pourrait s’adresser un message codé (si c’était le cas), tu n’en connaisses qu’une seule... comment peux-tu déduire ce que ressentent et vivent les deux autres ? Si c’était le cas, l’accusation ressemblerait fort à un coup bas.
Tout cela m’évoque un célèbre roman policier, paru en 1910. Peu importe le nom du héros et le titre du roman. Par convention, nous le baptiserons "Colin" pour les besoins du synospsis :
"Depuis la cellule 14, deuxième division, de la prison de la Santé, "Colin" doit mener un des plus difficiles combats qu’il ait eu à soutenir. Privé de tout moyen d’action, presque sans contact avec l’extérieur, il lui faut à la fois s’innocenter des crimes dont on l’accuse et démêler l’écheveau d’une affaire on ne peut plus embrouillée."
Si nous ouvrons ce roman de la Belle-Epoque, l’auteur y est plus explicite encore, et fait parler "Colin" en ces termes :
"La situation n’est pas brillante. D’un côté tout, de l’autre rien. En face de moi, un homme qui n’a pas ma force, mais qui est pourtant bien plus fort aujourd’hui puisqu’il n’a pas les scrupules dont je m’embarrasse."
Colin est bien mal en point... La bande organisée qu’il a en face de lui possède toutes les adresses de ses cachettes, tous les trousseaux de clés qui permettent d’y accéder, tous les numéros de tous les coffres forts et tiroirs intimes, tout : le "réseau" leur appartient. Une petite mafia, en somme.
Et le roman se termine presque par ce soliloque de Colin :
"Colin, je te donne trois minutes pour cabotiner. A quoi bon ? diras-tu, il n’y a personne... Et toi, tu n’es donc pas là ? Ne peux-tu jouer ta dernière comédie pour toi-même ? Bigre, le spectacle en vaut la peine... "Colin : pièce héroï-comique en mille et un tableaux". La toile se lève sur le tableau de la mort... et le rôle est tenu par Colin en personne... Bravo, Colin !... Touchez mon coeur, mesdames et messieurs... soixante-dix pulsations à la minute... Et le sourire aux lèvres ! Bravo ! Colin ! Ah ! le drôle, en a-t-il du panache ! Eh ! bien, saute voleur... Tu es prêt ? C’est l’aventure suprême mon bonhomme. Pas de regrets ? Des regrets ? Et pourquoi, mon Dieu ! Ma vie fut magnifique."
Il passa l’autre jambe, regarda au fond du gouffre la mer immobile et sombre, et relevant la tête :
"Adieu, nature immortelle et bénie ! Adieu, tout ce qui est beau ! Adieu, splendeur des choses ! Adieu, la vie !"
Il jeta des baisers à l’espace, au ciel, au soleil, et croisant les bras, il sauta.
Grand saut, s’il en fut ! Si grand que quelqu’un, le sauva en plein vol, et l’amena sur l’autre rive. Il se croyait perdu, ne sachant plus démêler les manigances, n’ayant plus aucune issue, et entouré d’une vraie bande prête à tout pour le disgrâcier. Mais une personne le rattrapa. Une qui était différente de toutes. Une qui était unique, qui n’était pas comme eux. Il n’en fallait pas plus.
Je t’aime Caro.
Arno, c’est sur c’est un mec bien, un peu mou oui je suis d’accord, pas trop mou je suis d’accord aussi, il est intelligent, oui, tu es jolie en robe au fait, oui, arno c’est pas un gars avec qui on se marie, c’est du provisoire, qui dure d’accord, mais du provisoire quand même ...
Je t’aime Caro !
(surtout quand tu fais du nudisme piercé en lisant josé Bové)
Bigre, belle histoire !
S.
PS nous attendons les prochains épisodes.
Ca donne envie (oui, euh, sauf le coup de la baffe et du passage à tabac).
Merci pour ce moment de lecture agréable.
Merci Arno de nous faire partager ça, c’est magnifique je trouve :)
Tout ceci me rappelle Laborit dans L’éloge de la Fuite. Face à une situation donnée, un être humain à 3 réponses possibles : l’inhibition, l’attaque ou la fuite. La fuite étant la seule solution possible pour une vie heureuse, il ne s’agit pas de fuite physique mais de fuite dans un imaginaire créatif/créateur, loin des barbaries Cromagnontesque.
É mon très humble avis, il est néanmoins nécessaire de garder un peu de virilité dans tout ca. De brusquerie et de ’je fais pipi autour parce que c’est à moi’. Bref un peu de ’Moi Tarzan, Toi Jane’. On a beau être cultivé et délicat, à la fin du jour on a tous un peu besoin de ca.
En tout cas, si l’histoire est vraie, bravo pour la victoire de l’authenticitée sur le mensonge, la délicatesse sur la barbarie, la sensibilité sur le coup de bite musclé, bref la victoire du bon copain sur le bon coup.
Mais je crois que ca vous aurait fait un bien fou à tous les deux d’avoir eu cette révélation un peu plus tot, et d’avoir montré ta masculinité en parallèle avec ton humanité, les deux n’étant pas incompatibles et ayant tendance à faire avancer le schmilblick un peu plus vigoureusement.
Mes meilleurs voeux de bonheur(s).
Génial,
Je me sens un peu moins le seul "trop con" à avoir fait le yoyo aprés des nuit et des nuits à tenir dans mes bras les morceaux de celle qui est maintenant ma copine sans lui "avoir mis un bon coup de bite"
En tout cas je ne doute pas que cette histoire soit vrai... sinon, je suis "vraiment trop con"
Bonne chance à tout les deux pour la suite
Nascimo
Peu importe la véracité de cette histoire, j’ai été impressionné par la justesse de l’expression..
Il y a une vibration qui respire le vécu et si c’est de l’imaginé alors c’est encore plus admirable..
Etonnement, je me retrouve quasi totalement dans cette histoire, la "metaphore du Yo-Yo", l’idée des sentiments "en confettis", tout ça rappelle chez moi du vécu..
Et si je sais que je ne suis pas le seul, je souhaite à tout les mecs dans ce cas de finir avec leurs Caro, moi j’en suis encore au milieu de l’histoire.
Et peu importe pour qui, pourquoi, elle a été écrite ( et trés bien écrite )
Cette histoire elle m’a fait de bien, et je vous en suis infiniment redevable... merci..
Voilà comment je les vois, ce que je comprends :
Arno est authentique, il écoute. Il a besoin de son film de boules faute d’épanouissement affectif.
Caro est belle dans sa robe, attendrissante. Elle a besoin de faire souffrir un authentique faute d’épanouissement affectif.
Je me dis qu’Arno perd son temps avec cette Caro qui le fait courrir et que Caro perd son temps avec ces types costauds pas très finauds style Francis, Lucas...
Arno et Caro semblent finir par le trouver cet épanouissement affectif !
Mais je me dis encore à la fin que le bonheur tient à la patience d’Arno et la stabilité de Caro.
Quand bien même la nouvelle vie de Caro serait plus stable, Caro ne cherchera-t-elle pas toujours à se montrer en détresse, à focaliser l’attention sur elle, sur son Francis, sur ses problèmes ?
Caro devrait s’intéresser davantage à la détresse des autres. Elle parviendrait ainsi à mieux surmonter les horreurs qu’elle a vécues.
Arno sera-t-il toujours se montrer ouvert, compréhensif et patient ? Et s’il se mettait à la battre lui aussi après quelques mois ? Quelle horreur !
Arno ferait bien de conserver sa patience pour construire la suite de cette histoire.
Tout reste à faire : il faut construire un monde stable de protection pour Caro sans l’enfermer en l’ouvrant aux belles choses de la vie.
Pas sûr qu’elle accepte toujours de suivre Arno sur cette voie.
Dans toujours, il y a "tous les jours".
Le bonheur, c’est un boulot quotidien c’est jamais acquis !
Ce qui est éternel, c’est cette part de bonheur qui, de fait, plusieurs années après reste.
Désolé pour mon excès de scepticisme et de réalisme, mais cette histoire reflète tellement la réalité de ce qui ce vit en ce moment ici et maintenant.
Caro n’a pas "besoin de faire souffrir" : Caro fait souffrir, malgré elle. Caro est belle dans sa robe, Caro est belle sans sa robe, mais c’est l’attente d’elle qui fait souffrir, pas elle.
Arno perd son temps ? Caro perd son temps ? Mais qu’est-ce que ce temps-là comparé à celui d’une vie ? Qu’est-ce que ces semaines, que ces mois ? Quand il y a eu le regard, celui du grand départ, chacun sait que désormais il ne reste plus qu’à évacuer les liens provisoires qui nous unissent avec des gens provisoires, des souvenirs communs, des avenirs illusoires.
On peut "perdre son temps", quand il y a eu ce regard. On sait. Elle sait. Elle sait que l’enfant aura un père, même vingt ans après.
Pasque Caro est enceinte ? et on ne nous a rien dit ?
Bah, Arno papa, ça ce serait drôle, hein !!!
Alors, quid ?
bonjour...c est super beau .parce que mon copain et moi notre rencontre c etait fun mais simple. on etait sur le parking du mac do ou je sortait ac un abruti du cervo qui comprenait rien a la vie et puis j ai vu un ami a lui.vu que je menuyai fermement et que mon ex copain se fesait traiter parce qu il avait pas de cervo.je suis allée a la fenere de la voiture de mon copain actuel.et j ai toqué.il a ouvert la fenetre en question et je lui ai dit:bonjour.comme dans asterix.et pi j ai ajouté je me rfait troué aujourd hui (javai fait un piercing au nombril)
plus tard il ma draguée et je lai envoyé balader mechament.le vendredi soir suivant,nous etions tous au rendez vous tuning ca sert a rien mais ca les fait rire...
et mon copain ex m enervant je suis sortie de sa voiture pr aller ac marc.cet abruti mon copain pas marc etai jaloux il est parti en burn devant les flic npr aller au mac drive.il sest faoi pecho a lendroi ou il commandai.et ct maran parce que tt le parking a crié un mac chiken.il a fai pitié... a cause de moi.lol.le samedi suivant gt a une vieille fete de famille et pierre maplait pr me voir.je lai laché par telephone pq il mnrvai de tro.pr anuler tapez 1.g taper dessus le 1.et je suis rentrée ac mes paren a 3 h du mat g apelé marc qui est venu ac sa super 5.rouge .mais elle est tro belle.nous avons passé toute la nuit a parler dabord chez lionel c un pote qui a un furet qui pue.pui on a ete chez lui.on y est resté jusque tot le matin.le lendemain on a passé toute la journée et la soirée ensemble et puis le dimzanche soir ou pluto le lundi matin tot le matin lol on etait dans sa voiture tous les deux et pui il s ets areté et pi il ma pri ds ses bras et pi il ma embrassée sauvagement........mai il a fai des progres depuis .et depuis cest tro tro tro tro bien ts les deux.votrte histoire n est pas aussi belle ni drole que la votre mais c est notre histoire et c ma plus belle histoire d amour.je t aime marc....
Le texte d’Arno m’a touché, bcp touché, je me suis reconnu dans Arno, dans son abrut de copain, dans ses potes... Je me suis dit que j’avais bcp de chance d’être avec ma copine (2 ans !) et que peut être la force du quotidien commencait à fissurer tout cela. Ca m’a fouetté, ça m’a donné envie de repartir, recommencer une nouvelle aventure (avec elle). Merci Arno.
Mais, le commentaire de Mary May, après coup peut être encore plus.
(plus dur à lire, c tout :-) ) parce que Mary, elle a pas pris de gants, elle a tout balancé. Elle s’en est foutu du regard des autres ; rien a foutre de la litterature, des ptites phrases bien construites, du cucu parisiano-rebelle-artisto-intellectuel (et anti cucu parisiano-rebelle-artisto-intellectuel, histoire de brouiller les cartes, tout comme moi... :-D). Je me dépatouille dans cette hésitation style-expression depuis trop longtemps. Plein le cul des faiseurs anti-faiseurs, de l’escalade de la pose et du style, faut que je me désintoxique. Ben tiens, je vais aller me réécouter mon vinyle de Auguste Hanon, barde du Hainault (et çui là vous pouvez tjrs le chercher en Mptroa ;-P ) ça va me calmer.
Merci Mary.
Peut être aussi parce que je viens de voir "Acid house" de Paul Mc Guignan, écrit par Irvine Welsh. A voir, drôle et déprimant, et qui me rappelle tellement de choses, de gens que j’ai vu, de scènes auxquelles j’ai assisté, la région où j’habite (Nord Pas de Calais).
J’ai rien voulu dire dans ce comm. simplement, une réaction à chaud. Merci à tous.
Fichtre, nous sommes entourés d’âmes romantiques ! hm hm, j’ai trouvé ça très beau. mais si une petite chose de dix-sept ans a des excuses, je ne m’attendais pas à une aussi longue liste de réponses.
"It hits a nerve", comme dirait mon dieu du deuil.
conséquement, je te proclame bien humblement, Arno*, Chevalier de l’Ordre des Pourfendeurs De La Guimauve Humaine, et Membre Honoraire par Interim du Concile du Dieu Des Petits Riens, décerné par le Groupuscule Armé Pour la Libération et l’Indépendance de la Stratosphère par après-midi d’avril, vachement loin de là.
Et je sais que c’est important parce que peu de Les Gens sur cette Terre combinent les deux étiquettes.
Amicalement vôtre (toutes mes excuses pour le tutoiement),
Qui suis-tu, reine d’Angleterre par procuration.
je viens de lire ce texte que j’avais zappé lors de mon premier passage sur ce site, découvert d’ailleurs par hasard.
Je m’attendais à voir un délire comme celui de "Puis-que je vous dis que Caro n’existe pas..." (que j’avais, soit dit en passant, adoré : une pure merveille) et je tombe sur un récit plein de finesse, de sentiments, d’émotion.
Je ne sais pas si cette histoire est vraie, et ce n’est certainement pas le propos, mais les mots, eux, sont justes et touchent là où il faut.
Merci.