PARIS (Reuters) - Le trafic a été très perturbé mercredi matin dans le métro parisien en raison de la découverte de colis suspects appelant l’intervention d’équipes de démineurs, a-t-on appris auprès de la RATP.
Le trafic a été interrompu sur la ligne B du RER entre 07h35 et 08h57 locales à la station Gare du Nord, provoquant également quelques retards sur le trafic banlieue de la SNCF. Sur la ligne 1 sur métro, la découverte d’un paquet suspect à la station Châtelet a engendré une interruption du trafic entre 07h50 et 08h17, a-t-on appris de même source.
Témoignage de moi-même recueilli sur le vif.
Hier en fin d’après-midi (mardi soir, pas mercredi matin), je me suis rendu à mon cours hebdomadaire de danse latine mais classieuse quoique pratiquée dans les bordels de Buenos Aires, place Blanche. Pour ceux qui se demandent, c’est mon ami Raoul Bilbao qui m’a initié à cette pratique consistant à mouvoir son corps dans l’espace d’une manière extrêmement féline pour séduire des argentines vénales.
Dans les stations, annonces systématiques : « soyez vigilants, signalez tout colis suspect », le truc qui indique qu’il y a un risque même quand il n’y en a pas (même phénomène qu’avant les présidentielles, avec les annonces « des pickpockets sévissent dans cette station » balancées à répétition et sans aucun fondement).
Selon les normes de Vigipirate, toutes les poubelles sont condamnées ou retirées. Mêmes les hideux sacs en plastique verdâtre transparents sont supprimés (vous savez, avec « Vigilance Propreté » marqué dessus ; j’en conclus, pas assez vigilantes, ces poubelles qui exposent aux passants la qualité de nos ordures, avec les mouchoirs maculés collés au sac et plein de trucs visqueux qui glissent le long du plastoc). Partout, amoncellements de détritus posés sur les poubelles, au pied des poubelles, autour des poubelles - geste admirable de civisme, d’ailleurs, que de s’emmerder à jeter ses ordures à proximité d’une poubelle fermée -, ordures répandues partout par le passage des usagers. Avec ma partenaire de danse de vieux, on reste debouts, parce que vous la ferez pas s’assoir à proximité d’une décharge sauvage.
Bref ça n’a pas raté, au retour, fortes perturbations et troupeaux de flics : quitté le cours à 22h15, arrivé chez moi à 23h45 (d’habitude, de Blanche à Issy, c’est long, m’enfin pas tant que ça - quand ça arrive, normalement, c’est parce qu’on a été pris en otage par les syndicats). Poireauté à tous les changements. Là, curieusement, aucune annonce vocale pour expliquer pourquoi on se fait chier sur un quai bondé la nuit. Uniquement à Gare du Nord, un des moniteurs d’info indique laconiquement « Traffic perturbé, colis suspect sur le RER C ». Rien n’explique pourquoi ce sont tous les métros qui sont perturbés parce qu’on a trouvé un colis sur le RER C.
Ah, les flics... J’ai pas croisé de trouffions en Famas, m’enfin d’habitude y’en a (dans les gares et les aéroports). Impression évidemment terrifiante, façon état de siège. Sauf que j’ai jamais pigé à quoi servait le fusil-mitrailleur pour lutter contre les colis piégés : s’ils trouvent un paquet suspect, ils tirent dessus ? En revanche, hier, troupeaux de flicaillons de base. (Selon l’adage de Coluche, ça indique que dans le métro on ne risque rien : « Les gens croient que là où il y a des policiers, c’est plus sûr. Ben forcément, les flics, ils sont comme tout le monde : ils vont pas là où c’est dangereux. ») Histoire de faire sérieux, ils se baladent en bande (et là, pas la bande de trois-quatre comme d’hab, mais des bons paquetons de dix à chaque fois). Ce qui introduit la question : combien de flics sont nécessaires pour repérer un paquet suspect dans une station de métro ? Est-il plus efficace que les flics soient hyper-voyants, regroupés et en uniforme, pour intercepter les terroristes ? Je ne vois qu’une seule explication : ce sont des groupes d’intervention suicide : si on repère un coli suspect, ils se jettent tous dessus pour absorber, grâce au rempart que représente l’amoncellement de leurs corps, le souffle de l’explosion, sauvant ainsi la vie des citoyens alentour.
Quant aux flics en voiture, en ce moment ils s’amusent comme des petits fous. Je passe mon temps, le soir, à voir passer devant chez moi des bagnoles de flics avec les gyrophares en train de faire des dérapages à fond les ballons. Comme vous devez le savoir, cette partie de la banlieue, entre Issy les Moulineaux et Meudon, c’est genre méga-chaud niveau criminalité organisée et trafics en bande... C’est important, les sirènes, parce qu’en bas de chez moi, à 23h30, y’a une circulation de folaïe (genre une voiture toutes les dix minutes). Malgré l’impression de guerre civile que cela produit forcément, c’est assez rigolo à regarder : si vous avez déjà pratiqué un jeu de course de bagnoles sur votre console, faire des dérapages contrôlés avec une Mégane, c’est assez sport.
Haaa ... ces city émeutes, si elles n’existaient pas, il faudrait les inventer !
Je connais assez mal Issy ; encore que, pour y être allé quelque fois - tiens, maintenant que j’y pense, j’ai même une copine qui y habite et que je visite au moins une paire de fois par an... - je la connaisse quand même mieux que Bagdad, Guadalcanal ou Lourdes où je n’ai jamais mis les pieds.
Je connais mal Issy donc, et pourtant j’habite Paris, distante de rien puisque ces deux villes sont limitrophes.
Bon, vas-y accouche !..
Et bien, je ne sais pas ce qu’il en est à Issy, mais à Paris les véhicules de service de nos braves gardiens de la paix sont désormais dotés de sirène "américaines" dont l’effet produit est inversement proportionnel à celui recherché : au lieu de me dire : "Tiens, la police pourchasse des brigands", je me dis plutôt : "Ah, dans mon proche voisinage, quelqu’un a mis sa télé à fond la caisse..."
C’est extrêmement déroutant.
A moins que ceci ne soit le produit d’une nouvelle ruse du Ministère de l’Intérieur : croyant être les témoins auditifs d’un tournage de film (mais là encore, que diable viendrait faire le NYPD en plein Paris ?), les malandrins, ne se doutant de rien, se feraient ainsi cueillir comme des fleurs.
Sacré Sarkozy...
PS. Quant aux poubelles "vigilances propreté", j’avais cru comprendre qu’elles avaient été conçues exprès pour éviter de les supprimer, justement, en cas de menaces terroriste... ;-)
"...geste admirable de civisme, dÉ-ailleurs, que de sÉ-emmerder à jeter ses ordures à proximité dÉ-une poubelle fermée..."
Ca m’a rappelé le Liban pendant la guerre civile, quand les barils d’ordures débordaient de sacs au coin des rues ; Sauf qu’ on n’avait d’autres choix que de les mettre juste à côté des barils en espérant que le service sanitaire civil refonctionne normalement.
« Quant aux flics en voiture, en ce moment ils sÉ-amusent comme des petits fous ».
Tu as juste oublié que, le printemps arrivant (avec les hirondelles), la bière a tendance à réchauffer assez rapidement entre l’échope du coin et le commissariat. Ils ne s’amusent pas, ils évitent la rupture de la chaîne du froid..
Avec la danse latine et les policiers façon dictature tu as du te sentir comme dans l’Argentine des années 70. Vraiment ça fout les jetons : c’est dur de chercher des bombes en treillis avec un fusil en bandoulière entre deux blagues échangées avec ses camarades de vadrouille. ça coûterait moins cher de faire ça en civil en groupes de deux ou trois.
même phénomène qu’avant les présidentielles, avec les annonces « des pickpockets sévissent dans cette station » balancées à répétition et sans aucun fondement
Ce jugement ("sans aucun fondement") me paraît un peu rapide - sauf votre respect - et appelle à mon avis deux remarques complémentaires l’une de l’autre :
– Première remarque, ou plutôt observation : l’absurdité du message diffusé. En effet, affirmer que "des pickpockets sont susceptibles d’agir dans cette station" et qu’ils pourraient s’énerver sur nos poches, c’est avouer que l’on (la RAPTout) ne maîtrise pas la situation, malgrés les caméras, les vigiles, les indics, les délateurs, le regard de chacun sur soi et sur l’autre, la peur panique du prochain, les mains dans les poches de mon paletot idéal... Ou alors, on parle d’autre chose... Oui mais de quoi ?
– Deuxième remarque : dire à tous vents que des pickpockets sont susceptibles d’agir là, c’est faire un demi-aveux de culpabilité, car pourquoi alors ne rien faire, si l’on sait que c’est possible là... Absurde je vous dit, absurde. On parle donc bien d’autre chose...
– Hypothèse temporairement conclusive : Et si cette annonce n’était là que pour tenter de masquer le racketteur en chef du lieu, la RAPTout "en personne"... En effet, ces annonces n’arrivent-elles pas à point nommé pour couvrir le bruit fait par certains énergumènes qui s’évertuent à tenter de montrer que ... le prix du billet de transport ne fait que couvrir les frais qu’il génère, le reste du fonctionnement (le vrai service, celui qui permet aux gens d’aller du point A au point B, but de la manoeuvre) étant payé... par les impôts et les entreprises ! C’est-y pas du racket, ça, bien pire que le vol à la tire ? Et légal encore ! Comme disait Coluche, "et tout ça c’est avec not’ pognon" !
– Par ailleurs, j’ai eu la joie dernièrement d’entendre une nouvelle annonce du même acabit, sur la même chaîne, qui stigmatisait les musiciens qui tentent de bouffer en jouant de leur lyrique instrument (il est vrai avec plus ou moins de bonheur, selon les lignes ; mais à leur décharge, ce genre de jonglage n’est pas si simple !°). "Message" en résumé : "faut pas leur donner la pièce, ça les encouragerait à jouer, et ça perturbe la douce tranquillité de nos oreilles" ; chatoyées - il est vrai - par le doux murmure de la fontaine qui coule si près de nous en ces lieux, j’ai nommé les pneus, rails, vérins, tôles grinçantes, vitres tremblantes et autres tintamarre de fermoir, marre, marre de tout ce bruit... Alors rajouter par là dessus le son du crincrin ou la voix eraillée, aillée, déraillée d’une chanteuse des voies souterraines, c’est comme permettre à Edith Petitoiseaupopulaire d’exercer dans les cours de nos faubourgs... Mais je force un peu le trait, tout le monde ne sait pas chanter la foule avec talent... Et ça, c’est quand même primordial le talent, dans le métro, quand il faut lutter contre l’ambiance. Mais je m’égare. Enfin, pas tant que ça : encore un message pseudo-paradoxal, visant à détourner l’attention du fait principal : haro sur les musicos, car c’est eux qui polluent notre espace sonore, et non pas le non-investissement dans le matériel. Notons que la ruine des lignes est discriminatoire : rien à voir entre le feutré de la 14 et le brinqueballement de la 4. Y sont sympas à la Rapt... Mais ça se tient : cohérence sur toute la ligne ! La pauvreté aux pauvres... Mais il y a mieux encore, dans le style simulacre paradoxal : pendant que vous pensez que ce sont les musicos qui vous dérangent les esgourdes, vous ne vous ditent pas que c’est celui-là même qui me fait tinter les oreilles avec ses messages bidons qui est en cause... par le bruit qu’il fait en diffusant d’autres messages, tels que ceux sur la sécurité, légitimant ainsi sa pollution sociale.
– Et que penser encore du mot d’ordre paradoxal - encore un, décidément - qui nous enjoignait de flipper pour notre tranquillité ("pour votre tranquillité, soyez vigilants" !!!). Moi quand je suis alarmé pour ma sécurité, je ne peux pas dire que je sois peinard... Alors tremblez braves gens, on veille sur vous ; et ce "on", c’est vous-même. Tout se tient j’vous dis... Retour à "T. F. P." (Travaille donc, Fainéant de Paresseux, et oublie pas de produire de la chair à canon, quand t’aura fini...) : délation et culpabilisation généralisée, pour que prospère le fumier. Préparez le ban, la mariée ne dort que d’un oeil (normal, elle a pas le choix).
Mais pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ?
CQFD
E X A C T E M E N T.
Le prix des billets de transports en commun ne sont pas fixés par la RATP mais par le Syndicat des Transports d’Ile de France (STIF) et par la région, la RATP ne fait qu’appliquer les tarifs qui lui sont imposés et n’est donc pas responsable du "racket" occasionné.
Un scoop : je pense qu’il y avait un colis très suspect cet après-midi près de la superbe Eglise Saint Bernard...
Une note, que j’ai dû lire dans le canard enchainé : que signifie vraiment le message, "faisez gaffe aux pique-pockets, susceptibles (oui, souvent, les truands le sont) d’agir dans la station" ?
Réponse : qu’il n’y a pas de flics dans la station.
Et perqué ?
Tout simplement parce que quand une patrouille de nos joyeux miliciens foule de sa démarche chaloupée les quais sereins de notre si beau métro, ils demandent au préposé de ne pas passer cette annonce, afin de ne pas effrayer la pie voleuse, et pouvoir l’alpaguer sur le fait, et éventuellement la passer à tabac dans le minibus - et augmenter nos belles statistiques policières qui font le bonheur du petit Nicolas.
Donc, si vous entendez cette annonce, sachez-le : il veut dire qu’il n’y a pas de policier dans la station. Et donc les pickpockets peuvent effectivement s’en donner à coeur joie sans que nulle inquiétude ne vienne les troubler.
La prochaine étape, encore plus efficace, "optimisée", c’est de laisser la RATP former les pique-poches.
C’est ça aussi, la sécurité.
si vous avez déjà pratiqué un jeu de course de bagnoles sur votre console, faire des dérapages contrôlés avec une Mégane, cÉ-est assez sport
Tiens moi j’ai remarqué aussi un truc marrant : les flics de la BAC que j’ai croisés il n’y a pas si longtemps avaient leurs anti-brouillards. En ville. En pleine nuit sans brouillard.
Je rappelle que selon le code de la route, les feux anti-brouillard ne doivent être utilisés que par temps de brouillard, et même dans ces conditions, ils sont interdits en ville.
J’ai eu la tentation soudaine de frapper à leur carreau à la faveur d’un feu et de leur demander de montrer l’exemple : comment voulez-vous respecter la loi sinon, hein ?
Et puis j’ai eu peur que mon message de bon citoyen ne soit interprété comme une moquerie, et vu le gabarit des joyeux défenseurs de l’ordre... j’ai frémi.
Et encore, moi je suis honnête.
Quand on pense que mon père était flic et que j’aimais bien l’ambiance virile et bon enfant du commissariat...
Génial narration !
Très sympa, comme texte, j’avoue avoir eu peur de tomber sur un énième crétin borné qui se défoule sur le net, mais il ne me semble pas que ce soit ton cas. Pour la sécurité, travaillant a la ratp, je peux te dire que parfois, lors des "attaque de diligence", ce ne sont pas 2-3 bandits qui attaquent les gens, ce sont 15 types qui prennent un wagon d’assaut, détroussent les gens, et s’en vont comme si de rien n’était. on n’est jamais trop prudent. De plus les militaires sont armés, il y a le coté dissuasif, mais en cas d’attaque terroriste d’envergure sur une gare, ce ne sera pas 3 types avec un lance-cacahuète qui vont attaquer les gens.
Cela étant, je ne suis pas dans les hautes sphères de la ratp, mais c’est vrai que l’insécurité (qui existe bel et bien), comme les pickpockets, peut servir les campagnes éléctorales -de droite ou de gauche -. Bref, j’espère avoir quelque peu éclairé ta lanterne et peut-etre s’ecrira t’on.
En bref, t’es un antiflic.... c’est bien mais que fais tu comme travail à part danser à Pigalle.....
en lisant cette article il me semble avoir a faire a un de ces hommes politiques à la langue de bois pendante, un texte envers et contre tout, des jugements a foison mais pas d’idées ... a quoi sert il de raler si on ne propose rien ? est il si jouissif de faire de la polemique pour le plaisir de la parlotte ? et dire que ce sont les électeurs si friants de polemique qui critiquent les hommes politiques ... personne pour relever le niveau, c est deconcertant.
PS : les troufions en famas comme tu les apellent sont la pour que des gentils citoyens au fesses bien potelée puissent exercer tout un tas de libertées sans se soucier de leur vie, si tu etait moins ingrat et orgueilleu tu aurai l honneteté de les en remercier
Tu n’aimes rien toi, ni les flics ni les usagers ni les manifestants ni les poubelles tout ce qui bouge te fait flipper, à part toi biensûr qui te meut de "manière féline" affollant des femmes propablement immobiles de béatitude...