SAMU social ? Tartuferie sociale, oui...
Vous les avez vus, notre premier ministre Juppé et notre ministre médical Barrot, avec leurs mines réjouies ? Tout fiers qu’ils sont, confits par l’autosatisfaction et la bonne graisse des réveillons, de vanter le génialissime SAMU social, nouveau symbole (le dernier ?) de la solidarité nationale et de l’Etat salvateur.
En voilà qui ne manquent pas d’air ! Le Juppé, il nous parlait déjà de justice quand il envoyait les matraques sur les sans-papiers, il nous parle encore de solidarité quand il allège l’impôt sur la fortune alors que le taux de chômage bat des records historiques. Et le Barrot, quand il demande aux hopitaux de ne plus accueillir d’étrangers en situation irrégulière, quand il laisse expulser des malades du Sida, quand il fait libérer des sidéens de prison à quelques jours de leur mort, parce que ça la fout mal, c’est de la solidarité, ça ?
Et là, ce SAMU social, c’est la cerise sur le gateau ! Mais de qui se moque-t-on ? Solidarité mon Éil : ce n’est qu’un nouveau symbole de l’exclusion. Pour les ministres il y a la clinique privée à Neuilly, pour le peuple l’hopital public, pour les clodos le SAMU social.
Ce Juppé, c’est du fortiche ! Ca t’exclue les chômeurs de l’ANPE au premier motif venu pour limiter les chiffres officiels, ça laisse les maires interdire la libre-circulation des clochards (les arrêtés municipaux chaque été), ça te parle des fraudeurs du RMI pour mieux supprimer ces allocations, et aujourd’hui ça te vante le SAMU social.
Quelle ironie ! C’est vrai que c’est moche, un cadavre gelé de SDF au pied d’une HLM de luxe de la mairie de Paris. Avant, c’étaient les camionnettes de la préfecture qui chassaient le clodo dans le centre-ville, le passaient à la douche à Nanterre, et le laissaient rentrer à pied depuis la banlieue. Alors quel progrès que ce SAMU social. La même chose, mais avec un nom qui fait plus humain. Les exclus du système, maintenant ils ont droit, eux aussi, à leur SAMU ; non, pas au même SAMU que les braves français qui cotisent consciencieusement, mais à un SAMU tout de même.
Et tenez-vous bien : les mentalité ont changé, en mieux (d’après notre premier ministre), car les français ont le réflexe d’appeler la police pour venir en aide aux démunis. Le changement est flagrant. Avant : « Allo la police, vous pouvez venir me débarasser du clodo qui pue dans mon escalier ? ». Maintenant : « Allo le SAMU social, vous pouvez venir me débarasser du malheureux SDF qui pue dans mon escalier ? ». On le voit, les mentalités évoluent : alors que les français ont toujours pratiqué la délation anonyme avec un vague sentiment de culpabilité, aujourd’hui ils peuvent s’adonner à leur vice favori pour le bien des exclus. Bravo !
Depuis un mois, tous les matins, la radio nous annonce le décompte de cadavres frigorifiés qu’on a dû décoller du trottoire à coups de pic à glace. Avec, pour excuse, les statistiques européennes. Pendant ce temps-là, on trempe les restes de galette des rois dans le café chaud, et on attend l’énoncé de la qualité de l’air. Dans la quatrième puissance du monde (c’est encore ce que dit notre premier ministre), on meurt de froid et de faim sur le pavé pendant que d’autres se tartinent les parois gastriques à la frangipane. Autant dire que nous atteignons des sommets dans l’ignoble. Heureusement l’invention du SAMU social a permis de nous donner bonne conscience : baffrons, baffrons, l’Etat distribue des couvertures !
Il y a du vrai dans cet edito : samu social bonne conscience de ceux qui sont accusés de ne pas faire de politique social ; samu social futur hôpital pour les exclus si l’on permet encore aux hôpitaux publics ou autres d’y deverser leurs SDF , ces gens pénibles qui fument dans leur chambre, puent , s’alcoolisent , s’expriment par la violence.
Il y a du faux dans cet édito : samu social garant d’une conscience de solidarité et d’humanité ; samu social lits pour ces exclus qu’on y acceptent tels qu’ils sont avec toute leur violence ; samu social lieu d’écoute et de compréhension de ces personnes qui ne savent plus dire "je" .
"Le samu social"
Je ne connais pas vraiement le fonctionement du samusocial de paris.
En eure et loir pas si loin de paris nous ne sommes pas les nettoyeurs de sdf que vous nous faites voir.
Notre role est de prendre contact avec ces personnes dans la rue leur distribuer des vetements ,a manger,un bol de soupe ou du café s’ils le demandent en aucun cas nous n’agirions contre la volonté de ses personnes a moins qu’il n’en fassent la demande ou que leur santé présentent un risque pour eux mêmes ou pour les autres.
Si nous devions prendre une telle décision ce ne serait qu’aprés avoir écouté leurs objections.
Hélas notre travail ne peut nos permettre que de mettre en place ce samu social que lors des basses température et le week en que dédions a ces personnes
pascal volontaire au samu social a chartres
Il est évident que le SAMU Social n’est pas une solution en soit : les SDF resteront des SDF, leur lendemain sera fait de la même misère ...Mais malgré tout, en admettant même que le SAMU Social soit un "trompe l’oeil" pour déculpabiliser certains et surtout des dirigeants, il permet malgré tout à toute personne animée d’un sentiment d’humanité et d’entraide de fournir une aide organisée et efficace aux plus démunis. Distribuer le minimum vital et un peu de chaleur humaine, ce n’est pas suffisant, mais c’est toujours mieux que rien ; et cela n’empêche pas de se battre en parallèle afin que l’Etat et la société en générale prennent des mesures beaucoup plus profondes, mettent en place des structures plus concrètes afin de trouver de réelles solutions pour ce "quart-monde", prennent leurs responsabilités en un mot. Il ne faut pas renier le SAMU Social mais le développer, le faire évoluer... Pourquoi ne pas le voir comme le prémice d’une prise en charge plus complète et réinsérante de cette frange de la population ? En attendant, tant que l’on peut faire un peu de bien...
Un sans abri est mort de froid à villeurbanne à deux pas de chez moi.
Nous recevons pleins de messages pour aider les différents pays dans le besoin et c’est bien, mais que faisons nous pour toutes ces personnes qui tous les soirs dans le froid et la bise attendent un sourire, un bol de soupe chaude, une main tendue. Ma question, est il plus facile de regarder la misère lorsqu’elle est loin ?
La pauvreté de la rue est elle si insupportable que cela ?
C’est nous qui la créons au fils du temps. Une nouvelle pauvreté à laquelle nous n’étions pas préparés et en train de naître. Tirons ensemble la sonnette d’alarme.