Je suis au regret de vous informer que Christian nous a quittés, emporté dans la fleur de l’âge par une ambulance d’Europ Assistance qui l’a rapatrié sur un hôpital parisien, où des spécialistes des maladies tropicales ont tenté d’identifier la nature des vers qui ont élu domicile dans son système digestif. Nathalie est cependant restée sur la côte (justifiant l’abandon de son compagnon de coexistence en ces termes : « Je ne suis pas fonctionnaire, moi, je ne peux pas prendre mes vacances quand je veux. ») et elle se montre rassurante : « Les docteurs auraient identifié les vers, ce seraient des vers qui vivent dans les grains de café des hauts plateaux colombiens. Dès que je rentre sur Paris, j’entreprends les démarches auprès de la Coopérative pour le développement équitable et le commerce durable pour leur faire sauter leur label Max Haasaard, à ces péquenots d’africains. »
Caro lui indique que, certes un autre monde est possible, cependant, sauf erreur, la Colombie n’est pas en Afrique mais sur le continent américain. Nathalie ne veut rien entendre : « Oui ben c’est quand même bien des indiens que Christophe Colomb a installés là-bas en bateau, hein, donc à la base c’est bien d’Afrique qu’ils viennent. » Je décide d’intervenir pour soutenir ma Caro, soudainement à court d’arguments : « Sauf que les indiens d’Amérique, ils parlent américain, alors que les indiens d’Afrique ils parlent africain. » Caro confirme : « Tout le monde sait ça... »
Nathalie avoue : « Ah ben non je savais pas. » Il faut reconnaître que ce genre d’information n’est pas indispensable pour travailler dans la publicité.
Le petit rosé frais aidant, nous lui faisons aussi admettre que la dérive des continents est provoquée par le creusement des inégalités sociales (ce que Samuel Huntington a nommé « Techtonique des civilisations »), que l’effet de serre est dû aux activités bio-terroristes d’Al-Qaeda et enfin que si Ariel Sharon se convertissait à l’islam, les choses seraient plus simples. Épatée, Nathalie me conseille : « Tu devrais faire journaliste, hein, avec tout ce que tu sais. »
Nathalie nous apprend qu’elle bosse sur une grande campagne de communication de la Mairie de Paris pour résoudre les problèmes de logement dans la capitale : il s’agit d’inciter les parisiens les plus pauvres à devenir propriétaires de leur propre logement, en achetant de petites maisons de campagne aussi loin de Paris que possible. « Dans les arrondissements du nord et de l’est parisien, les effets se font déjà nettement sentir : la pauvreté recule. » Je demande : « Parce qu’il y a moins de pauvres qui y habitent ? » Nathalie : « Ben oui, autrement, comment tu voudrais faire reculer la pauvreté et la précarité ? »
D’ailleurs, nous explique-t-elle, ils viennent de s’y installer, avec Christian. Elle nous décrit le charme de son quartier (« populaire »), avec ses bistrots-tradition ouverts tard le soir, toujours peuplés d’une faune sympathique (« cosmopolite, je pourrais dire »), ses ateliers d’artistes (« formidables, il y en même qui détournent les slogans publicitaires, c’est très gratifiant pour moi »), ses retraités de la nouvelle économie (« des gens vraiment ouverts, en fait »), ses antiquaires qui vendent des collectors seventies (« c’est un peu une forme de recyclage, quasiment »). Tout plein d’habitants jeunes, beaux, ouverts, sympas, qui se passionnent pour les musiques électroniques, organisent des expositions pas prétentieuses, pétitionnent contre la guerre, s’organisent pour rechercher un chat, se couchent tard le soir et se lèvent tôt dans l’après-midi. « C’est là que tu vois qu’en fait, les gens, quand tu leur fous la paix, ils n’ont pas une mentalité d’assistés. »
Sans parler de l’insécurité, qui recule.
« Et même », nous annonce-t-elle fièrement, « on s’est offert un jardin ouvrier ! » Je m’étonne : « Mais vous n’êtes pas ouvriers ? » Nathalie me toise et m’assène : « Alors ça c’est carrément poujadiste, comme réflexion. Et d’un, t’en connais, toi, des ouvriers qui ont les moyens d’habiter dans les quartiers populaires, à Paris ? Et de deusio, s’il y en avait, tu crois qu’ils auraient le temps de s’occuper d’un jardin aussi bien que nous ? » Je suis forcé d’admettre la puissance imparable de l’argument.
Nathalie théorise : « Oui, il faut penser localement, et agir globalement. » Caro lui fait remarquer que c’est le contraire. Nathalie corrige : « D’accord, il faut agir globalement, et penser localement, alors. »
« Et en plus, c’est parfaitement bio, vu qu’on cultive nous-même sans utiliser de machines-outils. » Caro confirme : « Oui, c’est pas comme ces merdes industrielles qu’on trouve au supermarché. » Nathalie ajoute : « Éa, tu peux me croire, ça a un autre goût, hein. Et on n’a même pas besoin de les laver avant de les manger tellement c’est bio. » Et encore : « En plus, on échange plein d’informations et de trucs avec les autres propriétaires de jardins ouvriers, du coup ça tisse du lien dans un corps social qui est malade, et ça, ça peut pas faire de mal. » Enfonçant le clou : « De toute façon, faut bien, parce qu’au début on ne savait pas trop comment faire. Mais maintenant, on est de véritables agriculteurs, tu nous verrais. »
Et voilà Nathalie de se lancer dans l’interminable récit de la vie de son potager urbain et populaire. Je dors d’une oreille. De l’autre, je parviens à enregistrer la solution à tous les problèmes de la vraie agriculture bio véritablement faite par les gens dans le cadre du tissu social qu’il est vachement plus viable : « Au début, quand on a récupéré le jardin, c’était couvert de mauvaises herbes. Un massacre. Éa, Arno, tu m’expliqueras comment des prolos peuvent avoir aussi peu de respect pour la terre. Alors j’ai noyé tout ça avec du Roundup (© Monsanto), c’est vraiment hyper-efficace. Ensuite, j’ai dû me débarrasser des taupes : c’est pas la peine de planter des herbes pour les éloigner, il paraît que ça ne marche pas ; les pièges, c’est dégueulasse parce qu’il faut toucher le corps de la bête une fois qu’elle est piégée ; finalement j’ai utilisé des cartouches de gaz, ça tue les taupes dans leurs galeries, ensuite quand elles pourrissent ça fertilise le sol. Dans un deuxième temps, une fois que c’est planté, il faut désherber vachement plus sélectif, hein, sinon ça ne serait pas bio : de l’Avadex (© Monsanto) autour des betteraves, du Harness (© Monsanto) dans le maïs à pop-corn, du Monitor (© Monsanto) dans le blé. É tout hasard, j’ai mis du Latitude (© Monsanto) contre le piétin-échaudage ; je n’ai pas bien compris ce que c’était, mais comme ça, je suis certaine de ne pas en avoir. Les rosiers devenaient blancs, alors je les ai immédiatement traités au Granox TBC à base de bénomyl, de thirame et de carbofuran ; contre les taches noires, un produit à base de triforine et, pour être certaine, un autre à base de bittertanol ; contre les pucerons, l’insecticide systémique de Fertiligène. L’engrais antimousse Algoflash, c’est épatant. Un fongicide à base de mancozèbe (c’est de la famille des dithiacarbamates) pour protéger les tomates contre le mildiou. Pour les fraisiers, le fongicide Aliette Express de Fertiligène ; là, j’en mets préventivement, hein, faut pas attendre que les fraises soient noires. Et tous les quinze jours, histoire de ne pas avoir d’insectes, je pulvérise abondamment le traitement total de KB sur tout le jardin. »
Je siffle : « Dis donc, ça doit te coûter la peau du cul, tout ça. » Ce qui permet à Nathalie de conclure, triomphante : « Ah oui, mais ça n’a pas de prix, tu sais, de pouvoir manger ses propres produits, cultivés sainement et avec amour dans son propre jardin, plutôt que de subir les produits pas nets que nous livre l’agriculture intensive des agriculteurs de la FNSEA qui ne savent pas travailler correctement. »
Caro est admirative : « Il faudra vraiment que tu nous fasses goûter tout ça, quand on rentrera à Paris. » Et que je pense à demander à ma mutuelle si elle me couvre contre le suicide par empoisonnement.
Bonsoir Arno :
Certes, ce texte est follement vrai et drôle. je crois reconnaître ce quartier dans lequel j’habite depuis peu (le 20ème non ?).
Mais voilà, le hic c’est pourquoi tous ces jeune (et moins) gars et garces se retrouvent ils là ? Oui pourquoi ? Ben parce que tout simplement c’est encore à la portée de leurs bourses.
En 97 j’ai emménagé à Nation, c’était alors encore un vrai quartier populaire, avec un vrai brassage de population, un trois-pièces de 80m2 vaste et clair pour 7.500 cc. Le rêve non ?
6 ans plus tard la même surface est à 10 voire 12.000 FF, le moindre studio est à 4.500, voire 5.000 et plus. Impossible pour moi fraîche divorcée avec ma fille. Et puis Nation a été envahie par la fringue, le Sentier est remonté, personne ne s’est mobilisé pour sauver les derniers artisans du bois (il faut dire que parfois c’était difficile de défendre des meubles qui étaient vraiment moches). Les ateliers d’artistes, les fabriques ont disparus, balayés par l’immobilier et l’indifférence générale. La Bastille dégorge son trop-plein de touristes assoiffés dans la rue du Fbg St Antoine et le petit café qui faisait le coin de ma rue est devenu hyper-branché (encore que ce soit un des derniers qui soit soit encore assez convivial et pas trop marketing).
Où sont ils partis tous ces gars et garces qui comme moi habitaient, peignaient, écrivaient dans des petits ou grands apparts du 11ème ? Où, ben dans le 20ème. Après je ne sais pas où nous irons..... :-( Cela dépend aussi de nous.......
Je fais aussi partie, cher Arno, de ces intellos précaires (je n’en suis pas fière, c’est juste un constat), je m’implique depuis plus de 20 ans dans le développement durable et le commerce équitable (Monoprix en aurait le monopole ?)je suis quasi végétarienne (par goût), je ne suis pas du tout une baba-cool influencée par le new age, simplement, il y a 20 ans j’ai vécu dans un autre pays et ai du faire des choix. Voilà, je n’en tire nulle gloire, c’est vrai que cela m’énerve pas mal cette vogue de diète-éthique, ces bars végétariens dans le 8ème (là où je travaille !), la mode des sushis et l’aromathérapie reprise par l’Oréal. En même temps, je me dis, que quelque chose passe, bien sûr ce n’est pas exactement le monde dont je rêve (loin de là), mais petits pas, par petits pas peut être, je dis bien peut être, arriverons nous à faire passer quelques idées qui au moins ne feront pas de mal !
Et puis, je cultive mes ZAT, j’apprends à ma fille à les cultiver, je résiste et je vis !
No Pasaran ! Salut à vous !
B.
C’est bon Arno, n’en rajoute plus, ton texte est suffisament drole comme ca...
Ah non, sérieux, l’intello précaire c’est pas moi. Plus généralement (tu me crois si tu veux), je ne poste jamais sous une autre identité que « ARNO* » et je ne pratique pas les vrais-faux messages.
Moi !
Moi je te crois !
Moi, moi, Arno*, je te crois !
(on gagne quelque chose ?)
C’est bon Arno, on peut le dire nous même que ton texte est drôle...
En 97 j’ai emménagé à Nation, c’était alors encore un vrai quartier populaire, avec un vrai brassage de population, un trois-pièces de 80m2 vaste et clair pour 7.500 cc.
J’appelle pas ça "populaire" moi...Avec mon royal salaire, et un gamin à charge, le bailleur avait peur que je puisse pas lui payer les 3500 francs de son<placard...Mais je me surendette en banlieue, bravement, un peu plus chaque mois, jusqu’à l’asphixie, et le 20 ème, comme tout Paris intra muros me reste un luxe inaccessible.
Par chez nous, on bouffe les produits premiers prix et les promos du supermarché, c’est pas bio-hype, c’est pas équitable, ça renforce le système dégueu de la production capitalistique intensive...mais le marché bio : trop cher, les petits producteurs équitables c’est pour les nanties : épicerie fine et bonne conscience, tout ça c’est comme ton titre d’intello précaire" : romantisme tout bénèf de petite élite.
La réalité de bcp de gens, c’est Ed, Liddle et de temps en temps Monoprix ’ les jours de faste) pour pas mal de fauchés pas forcément autoproclamés intellos, pas forcément le contraire et qui peuvent vivre de façon précaire même avec un emploi.
Ton loyer de 97, c’est le quasiment le salaire médian des français...Deux fois le RMI de ma voisine du dessous (seule avec son môme). Par chez nous le bailleur demande 3 fois le prix du loyer comme salaire de garantie, mais fai bcp d’exception. Sur Paris, c’est 4 fois je crois. Je t’envie donc ta vision de la précarité.
Pour info, à l’époque j’étais en couple, donc deux salaires ! C’est bien pour cela que maintenant je suis dans une HLM du 20ème (avec ma fille à charge) !
Il est faux de dire que le bio soit plus cher que le reste. Auj. à Monop j’ai acheté un café Max Havelaard moins cher qu’un Carte Noire et il y a beaucoup de produits verts qui sont moins chers que les marques Colgate-Palmolive et beucoup moins polluants.
Comme je l’écrivais c’est il ya 20 ans que j’ai pris la décison de manger bio etc.... Je ne suis donc pas une mode bio-hype, je continue seulement à faire ce je fais depuis 20 ans ! Je préfère manger bio que d’aller chez le médecin (c’est beucoup moins cher !).
Si je fais partie d’une élite alors elle est hyper-déclassée ! Et je n’ai pas une vision de la précarité, je la vis. Peut être mes priorités sont-elles différentes des tiennes !
OD.
bonjour
"je prefere manger bio que d’aller chez le médecin" ... tu peux détailler ?
parceque ca devient presque dangereux si tu essais de te soigner avec du bio.
si tu voulais souligner qu’une nouriture équilibrée, saine et sans exces apporte moins de problèmes de santé qu’une nouriture déséquibrée alors je suis d’accord.
Je veux dire ce qu’un de mes vieux amis, homéopathe par ailleurs, a déclaré un jour sur France Inter. Au journaliste qui lui disait mais enfin Mr. X, un kg de tomate bio c’est 2 fois plus cher qu’1 kg de tomates non-bio, il lui a répondu :
"certes, de prime abord, cependant si vous prenez des long-life (cad à peu près 95% de la production trouvée dans n’importe quel marché ou super-marché), vous aurez 90% d’eau, pas de vitamines, pas d’apports en sels minéraux et autres oligo-éléments indispensables à la santé. Si vous ne vous nourrissez que de fruits, légumes, poissons ou animaux déjà morts, alors vous ingérez la mort. Donc si vous achetez un kg de tomate, mettons à 0.90 euro (je convertis à l’époque de l’interview c’était en ff), ajoutez-y le médecin plusieurs fois, l’angoisse, l’anxiété (on ne dira jamais assez combien une nourriture déséquilibrée peut être facteur de stress, voire d’angoisse), peut être le psy et pourquoi pas des neuroleptiques (ben oui faut bien être heureux non ?), voire l’ambulance et l’hopital, eh bien votre kilo de tomate, il vous coûte très cher !"
Et je rajouterai, sans compter les désastres écologiques que la production, vente et diffusion des intrants, commettent ! Alors oui je suis pour une agriculture bio pure et dure et non cette foutue agriculture raisonnée (mon oeil) que les marchands de rêves et markettingeurs de tout poils essayent maintenant de nous vendre ! et non à tous les ogm !
OD
salut OD, le texte d’ARNO* vaut des points, quand à toi tu n’as pas a te justifier devant les pisse-froids
courage !!!
Bonjour Pierre Elelou,
Au rique de te déplaire, je ne considère pas que les personnes qui interviennent ici sont des pisse-froids ! Il expriment un autre un point de vue !
Petite remarque, ce n’est pas par hasard que l’on arrive ici, et finalement même si nous ne sommes pas d’accord, nous nous entendons (dans le sens de ouïr), enfin j’espère.
Généralement j’interviens très peu sur le net, plutôt sur des fora politiques. Je me trouve bien seule à défendre des positions telles que le travail 35 minutes/semaine. Mais bon j’y trouve nourriture pour la pensée ! Ici idem + l’humour ce qui n’est pas négligeable !
Arno*, j’attends la rentrée avec impatience, mêmes drôles, je trouve les textes disons, plus paresseux ;-)
OD
mais dire que nation etait pop en 97 fais pleurer de rire, ca fait 20 ans qu il n’y a plus de quartiers populaires a paris. y a quasiment plus de qurtier "classe moyenne" non plus alors tu penses !
faut un peu te remettre... 7500 balles c est plus que le smic, c est plus que n importe quel ouvrier en usine !
alors oui tu est une privilégiée dans les faits (meme si ca t embete) et tu n es pas une intello precaire, tu as un reseau (ton ami est passé sur france inter ... tiens tiens )
tu es tout simplement une intello parisienne
as tu foutu une fois les pieds :
dans des banlieues bien pourries (minguettes, val fourré etc...), as tu etudié leurs fonctionnements eco, politique etc...
dans le monde industriel ? tiens disons en lorraine...
tu as une cuiller en argent dans la bouche , ce qui te gene c est que le manche coince un peu
Oui, j’ai été instit sur le Plateau des Indes à Sartrouville, donc je sais de quoi je parle !
Je sais aussi d’où je parle ! je ne suis pas responsable d’être née dans une famille bourgeoise que je sache ! je ne m’en sens pas pour autant coupable.
Il s’agit ensuite de faire des choix et d’être cohérente, j’essaye ! ;-)
Je concède un privilège, l’accès à la culture ! Sinon, non pas de réseau, pas d’argent (et ça aussi c’est un choix). Ce n’est pas parce qu’un ami est passé une fois à FI (après il a eu le fisc chez lui, contrôle etc...!!!) que je vais en profiter !
Ah bon parce que Télégraphe (où je vis) ou Place des Fêtes ce sont des quartiers bourges et huppés !
Alors vraiment, pas désolée !
OD
Ah bon parce que Télégraphe (où je vis) et Place des fêtes sont des quartiers bourges et huppés !
Pas de réseau, pas d’argent (cest un choix) !
Oui, instit au Plateaux des Indes à Sartrouville, la banlieue je connais !
Privilégiée, oui, l’accès à la culture c’est effectivement un privilège !
Fille de bourgeois, oui, responsable mais pas coupable !
Essayant d’être en cohérence avec mes choix de vie (quotidiens !)
Salut à toi !
OD
La bouffe bio est réservée à une élite que tu le veuilles ou non et si elle ne l’était pas ça ne serait pas de la bouffe bio. Le gros problème c’est la consommation de masse. En boycotant les grandes marques américaines (par exemple) on peut améliorer les choses (du moins on y contribue).
Par ailleurs, je suis d’accord sur le fait qu’on peut "bien" manger avec peu de moyens dans la mesure où on met des priorités sur ses dépenses quotidiennes.
Bonjour,
Bon alors en 1981, au Portugal,j’avais un très petit salaire qui ne nous permettait pas d’acheter de la viande ou du fromage, juste de payer le loyer et de faire face aux dépenses courantes. C’est là que j’ai rencontré la bio parce que la-bas ben c’était réservé aux pauvres cad à tout le monde !J’ai ainsi appris qu’on pouvait avoir une alimentation équilibrée et délicieuse sans pour antant être carencée et faire partie d’une élite.
Le coup du bio réservé à une élite c’est un truc marketing, encore une fois, vivre bio c’est vivre autrement, cela entraine des choix quotidiens et une certaine cohérence !
On veut nous faire croire que c’est un choix bourgeois ! Non, la viande à tous les repas ce n’est pas obligatoire, les graisses et les antioxydants non plus ! L’agriculture dite raisonnée c’est de la foutaise.
Par exemple les sirops bios sont peut être plus chers au premier abord mais on en consomme moins parce qu’il sont vraiment fruités ! Alors bon an mal an qu’est-ce qui est le mieux !
Le bio c’est aussi une question d’éducation du goût, donc des sens, de la manière d’être et de se poser dans la vie.
Voilà !
OD
Bon il y a plein d’incohérences dans ton discours... D’abord je trouve que tu voyages bcp trop pr être ds le besoin. Moi j’ai tt juste de quoi me payer l’essence pr aller bosser.
Sinon la viande et le fromage il n’y a rien de diététique la dedans je suis d’accord ms les légumes ça coûte aussi la peau des fesses.
D’autre part, manger bio c’est pas du tout manger de l’herbe à tous les repas. Moi j’ai envie de vivre le plus tard possible donc je mange équilibré avec des protéines tout en faisant du sport de tps en tps. Entre parenthèses vivre "bio" c’est une hygiène de vie qui passe par le sport, encore un état d’esprit, qui lui est donné à tout le monde qui a un peu de volonté.
La bouffe artisanale (qui a du goût par ailleurs) n’est pas donnée pr tous les budgets. Le retour aux bonnes choses c’est un "truc marketing" avec donc un marché ciblé.
Manger "bio" c’est déjà (avant de parler des bourgeois) privilégier la qualité à la quantité. Car combien ont des frigos ou des placards remplis de denrées la plupart périmées ? Arrêtons le gaspillage et la souffrance des animaux...
De plus les priorités alimentaires devraient prendre le dessus sur les paquets de clopes. Car s’il existe bien un "truc marketing" c’est bien ça. Arrêtez d’engraisser les profiteurs...
Vivez mieux, mangez mieux et faites du sport. A chacun de trouver ses priorités...
puisque c’est devenu le sujet principal du forum de l’article allons-y...
je mange BIO depuis que je suis né dans une communauté hippie. Lorsque je suis né, et les 20 années suivantes, j’ai appris a consommer une nourriture saine pour mon organisme, et nous n’avions quasiment pas d’argent, pourtant on allait au marché bio. Quand tu ne manges de la viande qu’une fois par semaine t’as largement de quoi te payer tes légumes, et les protéines dont tu parles ne se trouvent pas que dans la viande (voir les végétariens par exemple pour plus d’infos). Aujourd’hui je continue, plus ou moins, dans cette voie. Je suis jamais malade, mon fils n’est jamais malade. Sans être riche (ni dans la merde c’est vrai) on vit très bien, notre seul luxe étant le net a mon sens.
La remarque sur les voyages est complétement stupide, on peut voyager sans avoir beaucoup d’argent, il suffit d’abord d’économiser pour le voyage, puis de trouver des petits boulots sur place, être débrouillard, comme pour gérer son budget bouffe en fait.
Sans compter que s’impliquer dans ses choix de consommation ça fait sacrément du bien, le monde ne changeras pas vite, on peut y contribuer un tout petit peu.
Un mot au sujet de la Tectonique des civilisations... parce que je trouve tout a fait scandaleux d’attribuer à ce plagiaire servile (chacun le sien !) de Huntington cette brillante théorie exposée en 1865 par un illustre inconnu (Tremaux, "Origine et transformations de l’homme et des autres etres"), et que Marx decrivait, enthousiaste, a Engels comme étant "une avancée remarquable sur Darwin" ! (en gros, la géologie guide la civilisation). Ce a quoi Engels, un peu plus calé scientifiquement, soupirait en désespoir de cause...
Bon sinon tres bon texte, déprimant a souhait, enrageant et réaliste. Vive le Larzac (ah ah !)
Elle en a un joli nom, ton guide.