Le scandale du moment chez les geeks, c’est la « censure » par Apple de l’application d’un « prix Pulitzer » sur l’AppStore de l’iPhone. Rue89 est scandalisé :
Mais le jour ou le roi décide, parce qu’il s’est levé du pied gauche, de censurer et de devenir tyran, alors les courtisans ne diront rien, puisqu’ils n’en ont pas le pouvoir ou parce qu’ils ont trouvé leur confort dans cette situation et qu’ils ne sont plus prêt à porter la critique.
Le billet fait le parallèle avec la distribution de la presse : si Apple « censure » un prix Pulitzer, cela mettrait tous les producteurs de contenu à la merci d’Apple : « nous serions face à un oligopole de censeurs privés ».
Accutalitte est également très remonté :
D’autant plus que cela souligne l’omnipotence d’Apple dans sa petite boutique. Jobs a en effet expliqué que ce refus est une erreur et que l’on n’aurait pas dû rejeter cette application. Mais sera-t-il possible d’obtenir gain de cause pour le développeur perdu au fin fond de son atelier.
Autant, d’ordinaire, je suis plutôt scandalisé par la censure, autant sur ce coup-là, je pense qu’Apple devrait aller beaucoup plus loin. Et interdire purement et simplement (ça serait dans son « contrat ») toutes ces « applications » qui prétendent vendre du contenu.
Des « applications » comme celles du New York Times, du Wall Street Journal, de Vogue, du Monde, de Libération, du Figaro, ne devraient pas être autorisées sur l’AppStore. Parce que ce ne sont pas des applications, et parce que la logique qui sous-tend ces « développements » est foireuse. Éa ferait gagner du temps (et de l’argent) à tout le monde.
Le cas de Mark Fiore est caractéristique. On parle de censure, pourtant vous pouvez parfaitement visiter le site Web de Mark Fiore avec votre iPhone ou votre iPad. Apple ne censure pas les sites Web : vous pouvez même visiter des sites porno en caressant tendrement l’écran de votre iPad si ça vous chante. Sauf que le site de Mark Fiore affiche tout son contenu sous forme d’animation Flash. La faute à Apple, ou la faute à un site qui n’utilise pas un standard ouvert et libre pour diffuser son contenu ? (Inutile de vous dire que l’absence de Flash sur iPhone et iPad est, pour moi, une grande et belle nouvelle.)
Évidemment, Flash est relativement incontournable aujourd’hui pour diffuser de la vidéo sur un site Web et être à peu près certain que madame Michu avec son Internet Explorer 6 pourra la voir. Mais pas si vous ciblez les visiteurs dotés d’un navigateur récent. Exactement le cas d’une « application » pour iPad/iPhone : il est beaucoup plus facile, rapide (et moins cher) de créer une version du site Web qui s’affichera de manière transparente sur ces supports que de développer une « application » pour cela.
L’un des aspects remarquables de la stratégie d’Apple a été d’être le premier acteur du marché à réaliser ce que personne n’était jamais parvenu à imposer : une solution de micro-paiement sur Internet. D’un clic, l’utilisateur effectue instantanément un achat d’un très petit montant (par exemple un euro).
Cet aspect de l’Internet a toujours été l’objectif mythologique que tous les acteurs marchands ont rêvé d’atteindre. (L’absence d’un tel moyen a d’ailleurs largement expliqué l’attachement de l’opérateur historique en France à préserver son Minitel plutôt que de réellement promouvoir le développement de l’Internet, dans un mouvement anti-historique remarquable ; avant de risquer d’être balayé par les opérateurs privés et de devoir devenir, par force, un fournisseur d’accès Internet crédible.)
Aujourd’hui les créateurs des systèmes d’exploitation, suivant le modèle d’Apple, ont tué toute possibilité pour les autres acteurs (en particulier les fournisseurs d’accès) de devenir l’opérateur du micro-paiement. Ils contrôlent le circuit de distribution de ce qui s’installe sur « leurs » machines (c’est uniquement sous cet aspect que les accusations de censure me semblent légitimes) ; mais avant tout ils fournissent et contrôlent le moyen de paiement (la morale de Steve Jobs n’a pas grand chose à voir là-dedans). É mon avis, les modèles iTunes et Appstore ont durablement flingué la 3G (la 3G a toujours peiné à trouver un modèle économique pour les dizaines de milliards d’euros investissements matériels qu’elle demande, et le micro-paiement était sa seule « killer app » envisageable).
Et la généralisation des accès wifi partagés concurrence frontalement la 3G dans cette phase d’hypermobilité des accès internet. La première version de l’iPhone n’avait pas la 3G, et l’iPad est d’abord sorti en version wifi seule (l’intégration de la 3G dans l’iPad est d’ailleurs vendue au prix du caviar, ce qui signifie qu’elle n’est pas, pour Apple, un besoin stratégique — selon la logique connue depuis les consoles de jeu, si c’était stratégique, ce serait vendu à perte).
La situation remarquable aujourd’hui, qui est assez peu commentée, est qu’Apple a découvert la poule aux Éufs d’or : une solution de micro-paiement qui fonctionne, à la fois techniquement (c’est facile pour les développeurs) et commercialement (les utilisateurs l’utilisent massivement). Il est curieux que les commentaires sur l’ouverture et la fermeture des différentes plateformes ne prennent jamais cet aspect en compte.
Mais c’est bien, au fond, cette possibilité de micro-paiement qui justifie l’arrivée de toutes ces merveilleuses « applications de contenu » : à l’inverse du Web ouvert et au modèle économique inconnu, on nous promet de refermer le contenu pour pouvoir le vendre à l’unité (crier ensuite à la censure, hein, pardon...).
Entre le lancement de l’iPhone et celui de l’iPad, il y a une différence remarquable :
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pour afficher des vidéos au lieu du seul format Flash).É mon avis, c’est un pur choix de communication pour assurer le lancement de sa tablette. Mais c’est un mouvement contraire à l’évolution profonde des usages. Les journaux et les éditeurs de livres sont séduits par l’apparition d’un « Store » (AppStore, BookStore) avec son micro-paiement intégré, et c’est eux qui assurent lourdement le buzz autour du nouveau produit. Pour la comm, c’est bien vu.
Mais ce qui est malheureusement occulté, c’est l’invraisemblable qualité du navigateur intégré à l’iPad, Safari, largement en pointe pour :
— l’intégration du HTML5,
— la navigation adaptée à l’interaction « tactile ».
La plupart des « applications » vendues sur l’AppStore peuvent être réalisées directement sous forme de « web apps » livrées sous forme de site Web. Les jeux sont sans doute la principale exception, mais à l’inverse les « applications de contenu » telles que celles des journaux, des magazines et des éditeurs de livre peuvent d’ors et déjà être réalisées entièrement sous forme de sites Web.
En particulier :
— les effets d’animation graphique et la navigation rigolote peuvent parfaitement être réalisés en HTML/CSS/Javascript, y compris les effets d’animation 3D ; ces effets sont même accélérés au niveau matériel et le javascript a cessé d’être « un truc qui rame » (au contraire),
— le téléchargement d’un « numéro » complet et la consultation hors-ligne peuvent tout à fait être réalisés, dans le cadre même du site Web, avec le cache local avancé (fichier « Manifest ») et la base de données du côté client.
En pratique, ça donnerait : je viens sur le site Web du Scarabée avec ma tablette, je l’installe en bookmark sur mon écran d’accueil et je peux alors le consulter intégralement dans le métro, sans connexion active. Si j’ai une connexion active, de manière transparente ou sur demande, je récupère les mises à jour que je pourrai consulter plus tard (avec le confort d’une « application » ou d’un site Web que je serais en train de visiter). Je peux même me débarrasser du bandeau de navigation de Safari pour faire encore plus « application en plein écran ». Si je veux faire des grandes animations spectaculaires, ça n’est pas plus compliqué que ça, avec les styles et les transitions CSS de Safari. Avec ce que j’ai déjà intégré dans SPIP, je peux vous faire une version adaptée du site déjà existant (pas besoin de refaire tout un système, c’est le même contenu déjà mis en ligne sur le site Web qui est, simplement, « emballé » autrement), une gestion de la typographie über-puissante (césures, veuves et orphelines, etc.), un habillage spectaculaire des images, et je pense qu’un multicolonnage efficace et intelligent n’est plus hors de portée.
(Accessoirement, si je livre un flux RSS bien construit et complet, n’importe quel bon lecteur de flux RSS fera grosso modo la même chose, sans que j’ai à faire le moindre développement. Et l’usager pourra agréger lui-même plusieurs sources d’informations qu’il trouve pertinentes. Lecteur de flux RSS qui pourra lui-même être une web app.)
Mon « site Web » offre alors, pour l’usager d’une tablette, exactement les mêmes avantages et caractéristiques que si j’avais développé une « application de contenu » ; à cela près que je ne paie pas un prestataire hors de prix pour « publier » chaque numéro (je me contente de mettre à jour mon site Web comme d’habitude), que même sur tablette mon site s’insère dans les usages de recommandation entre usagers, que je ne change pas de CMS (libre et gratuit) et que le confort et l’accessibilité sont assurés nativement par le système d’exploitation de la tablette (si j’ai respecté les normes du Web).
Le temps que Firefox soit disponible sur des tablettes (donc concurrentes de l’iPad), il permettra également tout cela (à mon avis, il lui manque actuellement la base de données côté utilisateur). Quant à Android, puisqu’il utilise le même moteur qu’Apple (Webkit), il est déjà au même niveau. En revanche, les tablettes qui tourneraient sous Windows avec Microsoft Internet Explorer prendraient énormément de retard de ce côté.
Dès à présent, il n’y a rigoureusement rien, dans les différentes démonstrations d’« applications » que nous ont montré les éditeurs de quotidiens et des magazines, qu’on ne puisse réaliser sous forme de site Web. Même, j’insiste, la consultation hors connexion.
Le seul intérêt pour les producteurs de contenu à privilégier, comme ils le font actuellement, les « applications » au détriment de sites exploitant les dernières possibilités des formats ouverts du Web, c’est la possibilité de fermer leur contenu et d’espérer profiter du micro-paiement.
Éa pourrait fonctionner un moment, mais uniquement le temps que les usages du Web se banalisent sur les tablettes. (Hormis les jeux, je pense que la connexion hyper-mobile au Web est le véritable intérêt des tablettes.)
Narvic a déjà parfaitement exposé pourquoi l’orientation des sites de presse vers les applications fermées est une nouvelle erreur historique, ou un aveu d’échec d’un secteur qui accepte de n’être rien de plus qu’un marché de niche. (Si vous ne l’avez pas encore fait, lisez son article.)
Steven B. Johnson voit l’iPad comme un « ennemi du mot », justement à cause de la fermeture de ces applications de contenu.
Et ceux qui s’indignent de la « censure » et du « monopole » que subiraient les producteurs d’applications de contenu sur l’AppStore, finalement, font un constat similaire.
L’erreur, à mon avis, est de s’arrêter aux « applications » en faisant l’impasse sur la véritable force de ces tablettes : la connexion à l’internet et l’intégration poussée des « web apps » basées sur les standards ouverts.
Mais le problème ne vient pas de la « censure » d’Apple. C’est le mouvement naturel du Web et des contenus ouverts (que l’on peut copier, partager, recommander, sélectionner, twitter, facebooker...) qui aura, à nouveau, la peau de ces applications.
Aujourd’hui, Safari sur iPad, Chrome sur Android, Firefox sur les prochaines tablettes, permettent tous de faire ce que promettent les « applications de contenu » (journaux, magazines, livres) :
— interactivité puissante, graphismes élaborés,
— consultation hors ligne.
Alors évidemment, le Web ouvert va à nouveau tuer cette tentative de nous vendre des contenus fermés qui n’ont même pas l’avantage de proposer quelque chose de « mieux » techniquement. Aujourd’hui, on parle de près d’un million d’iPad en circulation, et de 3200 abonnements à l’application du Wall Street Journal. Aucune des « applications » des grands médias n’est dans les « top charts » des téléchargements (vraiment aucune, l’application Time arrive en 80e position ; en revanche, avant, des applications consacrées à l’information ouverte, lecture de flux RSS et autres, il y en a plusieurs). Et cela malgré l’attrait de la nouveauté, le buzz médiatique et l’absence de sites exploitant réellement les nouvelles possibilités du Web qui pourraient faire briller votre tablette. Est-ce que le Web n’aurait pas déjà tué ces cochonneries aux contenus fermés, sans même faire l’effort de s’adapter à ses propres nouvelles possibilités ?
Une des préoccupations des producteurs de presse est, actuellement, de sauvegarder leur « marque ».
Eric Fottorino, du Monde, prétend :
« le journal de référence doit devenir une marque de référence et, de préférence, qui suscite l’attractivité. [...] Pour la première fois de son histoire, Le Monde se présente comme une marque globale. »
Mais ces « marques » sont mortes !
Avec le papier, oui, on achetait son quotidien et, arrivé à la machine à café pour la pause ex-cigarette en fin de mâtinée, on pouvait dire « J’ai lu dans le Monde que... ». Choisir son quotidien, et sa marque, fixait sa propre image personnelle : de droite, de gauche, impertinent, intellectuel, popu...
Mais maintenant, on passe par des agrégateurs (Rezo.net, Google News...), par les recommandations de gré à gré (les amis sur Facebook référencent les trucs qui buzzent, les gens que vous suivez sur Twitter référencent les sujets qui vous intéressent...), par une recherche sur un moteur de recherche. On ne lit plus « le journal » ; même ceux qui lisent régulièrement la presse en ligne lisent un article de celui-ci, une page de celui-là, puis un billet de tel blog. Arrivé à la machine à café, on ne dit plus « J’ai lu dans le Canard enchaîné que... », mais « J’ai lu sur Internet que... ».
Les attaques du barbichu de Libération contre Google News (réclamant une nouvelle taxe et oubliant que la presse vit déjà largement de généreuses subventions) ne me semblent pas viser un « concurrent », mais plus fondamentalement l’agrégateur qui détruit sa marque. Avec l’agrégateur, vous ne passez plus par la page d’accueil d’un quotidien identifié avant d’en lire plusieurs articles ; vous lisez l’article qui vous intéresse puis vous allez ailleurs.
Les « applications » sur tablette représentent largement, pour des médias qui se rêvent en « marque globale », le dernier moyen de rétablir le rapport du lecteur à leur marque (« je l’ai lu dans l’application du Monde »).
Mais ces marques sont déjà mortes, les outils de recommandation de gré à gré entre usagers ont achevé un mouvement que les journaux ont eux-même initié (production low-cost de contenus interchangeables, expansion capitalistique en « groupes média » à l’identité diluée, acceptation de l’imposition de l’actualité par la télévision et la radio...). Dans quelques rares pays, les Unes des journaux parlent d’événements différents le même jour selon leur orientation politique (au Liban par exemple) ; en France, tous les quotidiens couvrent en Une exactement les trois mêmes sujets, qui sont ceux du journal télévisé du soir (forgés largement par l’actualité du divertissement ou le calendrier du gouvernement).
De fait, Apple devrait rétablir la situation et, purement et simplement, interdire toutes ces applications qui prétendent vendre du contenu fermé.
— Pour les producteurs de contenu, ce serait particulièrement bénéfique. Au lieu de suivre les conseils des prestataires et d’investir dans des développements morts-nés (parce que ça coûte, ces conneries !) et de se couper de leurs derniers lecteurs, ils se consacreraient à des développements dans un Web ouvert qui maintiendrait leur présence dans les systèmes de référencement de gré à gré par les usagers (seul moyen de conserver leurs derniers lecteurs). Au lieu de se disperser dans des technologies « multi-formats » sans avenir et hors de prix (la présentation-slash-publicité de Wired avec Adobe est spectaculaire quant à la lourdeur du truc pour réaliser un produit sans intérêt É- ouah, je peux interagir avec la page de pub !), exploiter au mieux ce qui fonctionne déjà en matière de CMS et de technologies ouvertes du Web.
— Le problème de la « censure » serait illico résolu. Libération, le Monde et le Figaro ne seraient pas plus soumis à la censure d’Apple que le premier site porno venu.
— Le développement sur la base de standards ouverts, que l’on retrouvera sur Safari, Chrome et Firefox (et MSIE dans vingt ans), permettra de mutualiser beaucoup plus les développements. (Puisque qu’Apple adopte le principe de Microsoft : le principal acteur du marché force les autres à développer pour sa plateforme en interdisant les possibilités de simple « portage » É- ce qu’il ne fait pas, en revanche, pour les technologies du Web.)
— Pour Apple, ce serait le moyen de réellement promouvoir ce qui fait tout l’intérêt de la tablette, un Web hyper-mobile très puissant. L’utilité des tablettes (qui sont moins mobiles qu’un téléphone portable, et moins multi-fonction que les ordinateurs) est encore discutée. Passés les premiers jours, ceux qui l’ont semblent ne pas trouver une grande utilité pour l’instant aux différentes applications. En revanche, consulter confortablement le Web sur un tel support ne se dément pas. C’est donc cet usage qu’il faut promouvoir pour « trouver une utilité » aux tablettes (qui compris via des « web applications » à usage professionnel), et c’est justement là qu’Apple a une avance certaine sur tous ses concurrents.
— Je pense d’ailleurs que, pour Apple, malgré les effets de communication, ces « applications de contenu » ne sont pas une piste stratégique. Avant le lancement officiel de la tablette, en entendant toutes ces histoires de « sauver la presse avec l’iPad », je m’attendais à une sorte de « kiosque numérique » géré par Apple, qui vendrait exclusivement des abonnements et des consultations au numéro, sur lesquels les éditeurs de journaux viendraient se greffer, un peu à la manière du « bookstore ». Un peu comme Zinio, mais en beaucoup mieux (et en HTML). Rien de tel. Il y a un AppStore pour vendre des applications, un BookStore pour vendre des livres, mais rien d’adapté aux contenus de presse (on voit d’ailleurs que les « applications de contenu » sont obligées de fabriquer à nouveau leur propre interface pour commander et régler des numéros ou des abonnements).
Il y a un décalage marqué entre la communication presque tout entière consacrée aux « applications de presse » (et aux jeux, qui eux auront un « game center » prochainement) et l’absence totale d’outil pour faciliter l’abonnement et le micro-paiement pour les contenus de presse, ce qui indiquerait que, pour Apple, ce marché n’a pas d’intérêt fondamental.
En dehors de l’intérêt, pour l’heure, de faire assurer sa publicité de lancement par les médias qui espèrent dans le même temps participer à la « ruée vers l’or » des « applications » sur l’AppStore.
Sur la page de l’application « Time magazine », vendue cinq dollars l’unité sur l’AppStore (l’abonnement de la version papier coûte 20 dollars pour 56 numéros !), un participant a sobrement commenté : « You’re so dead ».
Salut Arno
Désolé de doucher ton enthousiasme, mais il faudrait se souvenir que nos pronostics quant à l’avenir du web (du temps d’Uzine) sont loin de s’être tous révélés exacts.
Là, tu nous promets le grand soir, et bon ... Je l’ai bien assez entendu (et attendu), celui-là.
Quand aux merveilles du HTML5+JS+CSS, c’est bon pour les geeks, aucun programmeur sérieux n’envisage de mettre les mains dedans (à commencer par moi), pour une foule de raisons (à commencer par la maintenabilité). Idem pour l’OpenSource en général, qui finit par me donner des boutons depuis que j’y suis immergé à 100% ou presque.
Ceci étant, re-longue vie au Scarabée !
Hé, salut Lefayot.
Bon OK, je reconnais, mon fond geek a repris le dessus. Autant l’iPhone je n’ai pas pigé le truc et je suis toujours un peu dubitatif, autant les tablettes, je suis excité. Je pense que ça va déplacer les usages. Comment, quand, en bien ou en mal, je ne sais pas, mais je crois que ça va changer quelque chose.
En tout cas, non, ça ne va pas sauver la presse. (C’est le fond de mon billet, plus que mon enthousiasme démesuré pour le Javascript et le HTML5 qui va nous faire le café.)
Y’a un très bon livre sur la mort de la presse (du fait d’internet et de l’info à la carte), écrit par un journaliste de l’Expansion (étonnant, non ?), et qui explique par le menu que le business-plan classique de la presse est voué à l’échec, que celui des sites (des journaux) en ligne est encore pire. Evidemment, je ne me souviens plus du titre. Mais à recommander.
Mais il y a un bémol : la crise ne provient pas tant d’internet, qui n’est que l’outil de quelque chose de plus profond, à savoir qu’il y a une crise de la demande, ie : l’info à l’ancienne n’intéresse plus grand monde, et l’info échangée via les agrégateurs, les réseaux sociaux, etc, est ce qu’il appelle de la "soft info", dont la politique, l’économie, et les sujets un peu trapus sont exclus en général (c’est une tendance de fond, pas une loi absolue, hein).
Sans compter (mais c’est de moi, ça), que au final, l’info transmise de gré à gré vient finalement de quelque part. Et d’où donc ? Ben de l’AFP, de la presse "normale", etc ... Alors, je sais bien, les gens-qui-pondent-sur-twitter en direct, ça fait saliver, mais c’est ultra marginal. Et invérifiable, en plus (tu me diras que les media, c’était pareil).
Quand y’aura plus de media, d’où viendra l’info échangée de gré à gré ? d’AFPs de bénévoles ... Mouais ...
Et pour tout arranger, t’as jamais remarqué que les sites ou plutôt d’ailleurs les blogs, à vocation informationnelle, calquent les sujets du moment, ceux des "vrais" media, jusqu’aux tics de langage près ?
Sur tes deux premiers paragraphes, entièrement d’accord (la « grande presse » est un modèle économique mort, dans le gré à gré le buzz prime sur l’« info », etc.). Il y a des billets de Narvic sur le sujet que je trouve très pertinents.
Ensuite, certes il ne faut pas être excessivement optimiste (même si j’ai toujours été plus optimiste que toi sur ces sujets), mais tu ne peux pas non plus prendre « toutes » les caractéristiques exclusives de la presse comme un package global et penser que, tant que « toutes » ces caractéristiques n’ont pas été remplacées par quelque chose de plus révolutionnaire (« les gens » ;-)), alors rien n’a progressé.
– Le presse et « les médias » étaient, du temps de quand on était jeune, l’unique moyen d’accéder à l’expression publique. Leur diversité et leur pluralité n’ont jamais été spectaculaires. Internet a cassé ce monopole des « professionnels » sur l’expression publique. Je pense que ça reste fondamental et important.
– Une large activité de la presse est le commentaire ; elle dit « ce qu’il se passe », mais elle dit aussi ce qu’il faut en penser et quels sont les termes du débat sur lesquels il faut discuter. Sur les termes du débat, je suis d’accord, il y a encore bien du chemin à faire, l’imposition médiatique reste spectaculaire ; même autour de la machine à café, il est difficile de refuser les termes imposés sur un sujet, tu passes pour un dingue ou un associal. En revanche, sur « ce qu’il faut en penser », je trouve que l’internet a apporté un progrès énorme. Le commentaire n’est plus un monopole des éditorialistes professionnels, et je pense qu’il y a une désormais certaine influence des commentaires hétérodoxes (sans me faire non plus trop d’illusions, les gens ont voté Sarkozy, les autres Ségolène). J’espère que c’est un phénomène en expansion.
Voir les efforts énormes des médias pour discréditer les commentaires hétérodoxes « de l’internet de la rumeur », suggère qu’ils ressentent cette pression.
– Une énorme partie de l’activité médiatique est la validation de l’info brute fournie par les agences de presse, les agences de relations publiques, les services de l’État, les déclarations des politiques. Là, je soutiens que les médias se sont flingués eux-mêmes, avec leur production low cost et à flux tendu, et leurs complaisances historiques. Et l’internet est venu mettre en lumière cette nullité fondamentale des médias à « valider » quoi que ce soit. Sur n’importe quel sujet, le moindre individu un tant soit peu au courant (par exemple parce que c’est son activité professionnelle, parce que le sujet le concerne directement) poste maintenant sur le Web pour expliquer que telle info est bidon : approximative, partiale ou totalement fausse, totalement dénuée de mémoire. Sur un sujet que je connais, le Liban, je peux t’assurer qu’il est très difficile de trouver une info vaguement vérifiée ou pertinente dans « les médias » ; en revanche, des gens compétents sur le Web sur ce sujet, il y en a des tripotées.
Je ne parle pas de la production de l’info brute, mais de sa validation/mise en abîme, qui est censée être centrale dans l’activité des médias. Les médias ont totalement renoncé à cette compétence, ils y renoncent de plus en plus, en revanche le Web produit une quantité phénoménale d’outils de validation, et ce mouvement augmente. Les médias se rêvent en référents sur l’internet, mais ils ont déjà tué ce rôle sur le papier, et rigoureusement personne n’y croit plus (à part pour les résultats sportifs, pour lesquels L’Équipe est paraît-il assez fiable).
– La production de l’info brute (« d’où viendra l’info échangée de gré à gré ? »), je suis partiellement d’accord. C’est oublier que, largement, ça n’est même pas l’AFP qui produit l’info, mais les acteurs de cette information, via des communiqués de presse. Acteurs sociaux, militaires, politiques, associatifs, commerciaux, etc. La Fabrique du consentement donnait des chiffres sur le nombre de personnes dont l’activité salariée était de produire de l’information dans les entreprises et les services gouvernementaux ; et le rapportait au nombre de journalistes professionnels. Le rapport est énorme : matériellement, l’information « brute » n’est pas produite par les journalistes, mais par ces gens salariés qui ne font pas partie des « médias ».
De fait, il n’y a pas vraiment de raison que les sources d’« information » hors AFP disparaissent. En revanche, l’internet permet à d’autres producteurs d’information (associations, syndicats, militants, individus motivés et compétents) d’être une source d’information, sans devoir passer par l’acceptation par les agences de presse.
Sur rezo.net, une large part des billets référencés, ce sont des « communiqués » associatifs, ou des mise en avant de ces communications, qui n’ont pas le bonheur d’atteindre les rédactions (et la Une de Google News). Pour le reste, beaucoup de commentaires sur une information qui est largement gratuite (légalement) et pas venu d’une agence de presse : rapport gouvernemental, communiqué d’une des parties prenantes dans un procès, étude/rapport émanant d’une association. Si l’on met encore qu’une partie des choses « commentées » sont des tribunes libres publiées dans les journaux, on est encore hors AFP/agences.
Si l’on considère qu’une partie importante de ce qui devrait être communiqué et discuté, c’est l’actualité sociale des « vrais gens », clairement l’info ne vient pas de l’AFP, et ne trouve pas beaucoup sa place dans les médias.
– Une grosse grosse activité des médias est leur auto-promotion. « Nous sommes importants », « nous sommes la démocratie », « d’après nos confrère de... », « nous sommes influents... ». Ils y consacrent une large partie de leurs supports. (É l’inverse, Internet ne serait pas important, n’est pas la démocratie et n’est pas influent...). De ce côté, ça n’est pas gagné. Les politiciens les plus à gauche qui continuent à aller faire les pitres sur les plateaux télé du dimanche après-midi, ça montre qu’eux-mêmes considèrent encore que les médias sont influents : pour résumer, ils considèrent au mieux que les médias mentent, mais ils sont influents.
Éa va bien finir par changer. La crédibilité des médias est généralement faible. Les gens les suivent largement par consensus social : moi je suis les infos, je n’y crois pas tellement, mais les autres y croient, alors je dois savoir ce que les autres croient. D’événements en événements (élections au résultat proclamé à l’avance totalement foirées, bidouillage médiatique énorme...), ça va finir par tomber, parce que ça ne repose que sur un consensus social fragile : j’y crois parce que les autres y croient, mais je constate régulièrement qu’en fait, mêmes les autres n’y croient pas des masses.
– L’imposition du choix des sujets, jusque dans les termes imposés. C’est ton dernier paragraphe. Et je suis parfaitement d’accord. De la même façon qu’on croit que « les gens croient les médias », on accepte l’idée que les médias définissent plus généralement « ce qui intéresse les gens ». Et ça, ça a une force déterminante et inquiétante. De la même façon que beaucoup de gens, au bistrot, causent comme la télé, avec les mêmes raccourcis et tics de langage, les blogs le reproduisent (ou l’amplifient).
Et je ne vois pas vraiment de solution ou d’outil (dans le sens : « permettant une mise en pratique directe ») pour en sortir rapidement. Or, d’accord aussi, c’est un problème fondamental.
L’optimisme que je peux avoir : ce qu’on voit passer sur rezo.net depuis 10 ans. Oui, il y a toujours une forte imposition médiatique des sujets traités (et une forte imposition médiatique sur les liens réellement cliqués), mais j’ai le sentiment (au doigt mouillé, donc), que depuis quelques temps (quelques petites années), il y a un glissement. Léger, léger, mais un peu.
Tu as fait trois fautes d’orthographe :
— « Alors que le Web nÉ-était pas si vastes »
— « Quand à »
— « absence total »
Dans la presse que tu critiques encore lâchement, il y a des correcteurs.
Je ne comprends pas ta remarque, Lefayot : sous-entendrais-tu que le couplage HTML5+JS+CSS (pour développer les WebApps dont parle Arno) est plus compliqué que l’apprentissage du Cocoa (nécessaire pour développer les Applications iPhone/iPad) ? Dans ce cas, je te conseille juste d’essayer d’installer le kit de développement d’Apple sur un autre ordi qu’un Mac, puis de concevoir ta première application pour afficher "Hello World"... et on s’en reparle dans 18 semaines !
En tant que webmaster, à l’inverse de ce que tu dis, je préfère faire développer les sites dont je m’occupe sur des CMS "ouverts" justement pour profiter de leurs fréquentes mises à jour, de leur grand nombre d’utilisateurs, et de leur inter-opérabilité (entre navigateurs et entre OS). Quand on voit la facilité d’installer un plugin iPhone / Wordpress et la qualité de la restitution ensuite sur ce terminal (demain sur un autre ?), je pense vraiment que c’est le bon choix.
Bref, excellent article mon cher Arno...
Juste une remarque : quand on fait de l’animation, Flash me paraît incontournable. Et je confirme que la presse, y compris papier, fourmille de fautes d’orthographe.
Il suffit de prendre l’exemple de Windows : ça peut être tout pourri, et malgré ça, ça peut s’imposer et devenir largement majoritaire. Il y a d’autres exemples, dans d’autres domaines aussi...
Mais, soit il y a des aspects qui échappent aux yeux de "geek", ou soit celui qui choisit est idiot (ou de comportement moutonnier)... Malheureusement, il faut bien se rendre à l’évidence : même avec de très bons arguments, ce n’est pas une garantie de succès...
Avé à Paris-Berouth
Intéressant cet article ainsi que les commentaires.
Merci à Ben.spip de m’en avoir transmis le lien.
Depuis qu’Apple me refuse une fonctionnalité sur notre application iPhone Urban Trip Paris (http://urbantripapp.com), je réfléchis à l’opportunité d’en produire une version mobile.
J’entends effectivement que le trio HTML5/JAVASCRIPT/CACHE+DATABASE en est la clé. Néanmoins, personne n’a pu me montrer une app web mobile dont l’expérience utilisateur soit similaire à celle apportée par une app iPhone. Arno, Eduque-moi et donne moi envie d’investir dans une version web mobile ;)
Peux-tu m’en montrer une ?
Par ailleurs, il ne nous a pas semblé évident de trouver des développeurs avec l’expérience nécessaire en France comme aux USA. On a peut-être mal cherché. Si vous avez des ressources de qualité à suggérer, nous les consulterons.
Amicalement
Bonjour Arnaud,
Pour ce billet, j’évoque d’abord les « applications de contenu », c’est-à-dire ce qui ressemble assez naturellement à un site Web... Ce qui me semble déjà plus facile à porter sous forme de « web app ».
Pour des web apps plus complètes, il me semble qu’il y a les « applications Google », qui ont été portées sous forme de web apps. Je ne les ai pas essayées.
Pour ce qui est de votre appli, graphiquement en tout cas, ça ressemble à ce qu’on peut faire avec une version Web adaptée. Même la Google Map, depuis l’API v3, fonctionne sur un site Web pour iPhone. Est-ce que votre App est conçue pour fonctionner hors ligne ? É cause de la Google Map, j’en doute. Ce qui indiquerait que vous n’auriez pas forcément besoin de trop jongler avec le cache local, sauf pour optimiser les vitesses de navigation.
J’ignore ce qui vous bloque. Sur la navigation par menus, à mon avis pas grand chose. En revanche, tout ce qui concerne la Google Map devient un peu plus complexe, notamment en terme de performances d’affichage des points sur la carte.
Google Map, Google Map... Hé ! il y a pas que Google Map ! Il y a OpenStreetMap, aussi ! C’est bien aussi OpenStreetMap, non ?
(Non... j’ dis ça, mais chacun fait ce qu’il veut. Mais ça serait bête de passer à côté d’OpenStreetMap, si on connait pas.)
Bonjour,
L’information est certes importante, mais plus importante encore est son interprétation. Quand en plus, les interprétations de médias différents sont identiques, alors de là naît le problème.
Le web apporte l’interprétation différente que l’on ne retrouve JAMAIS dans les médias "main-stream", ce qui a pour effet :
– de confirmer ce que dit en partie Arno sur les journalistes, c’est-à-dire que cette profession est disqualifiée ;
– de faire émerger des "quiddams" à travers des agrégateurs type rezo.net, ou différents blogs, qui, par leurs interprétations des mêmes informations, pondent des papiers hallucinants de qualité.
La "fiabilité" du journal l’Équipe ;-) ? ceux qui ont regardé en direct les manifestations sportives commentées dans ce journal, ont quelquefois des interprétations différentes du résultat que celles que donne l’Équipe. En effet, bien que l’équipe X ait perdu 2 à 0 face à l’équipe Y, l’interprétation de cette information objective peut-être diamétralement opposée selon les spectateurs.
C’est ce qui nous pousse à abandonner les médias classiques (j’allais écrire l’interprétation unique) pour le web, riche en interprétations plurielles.
Il me semble qu’il ne faut pas non plus négliger le poids des plateaux télé. Ce sont les faiseurs de rois d’aujourd’hui. il suffit de créer la peur, d’avoir les moyens de diffuser cette peur au plus grand nombre et ensuite de promettre à ce plus grand nombre que l’on s’occupe de sa sécurité pour qu’il vous applaudisse lorsque vous publiez le Patriot Act, c’est-à-dire qu’il applaudisse à son propre embastillement. C’est malheureusement le pouvoir que possèdent ces fameux "plateaux télé", et ce n’est pas par hasard si nos gouvernants y placent leurs poulains.
Le constat que l’on peut et doit faire est que le Patriot Act a été publié malgré l’existence d’internet, l’internet n’est donc pas encore omnipotent.
Pour le reste, je ne veux pas dire que je partage les analyses, je veux surtout dire que je suis impressionné par elles.
Sioux
Tablette : 600/700 grammes dans les mains ; j’ai un gros doute pour des consultations de plus d’une heure.
Avant d’avoir son équivalent à 300 grammes il y aura de l’eau sous les ponts....
A partir de là pourquoi des appli/interfaces spécifiques pour des terminaux aussi différents que le desktop ou le portable/tablette. Pire pourquoi vouloir concevoir des versions différentes selon que le support soit un portable ou une tablette ? Il n’est pas pensable que très prochainement tous les portables ou même tous les écrans ne puissent offrir le multitouch. De plus quelques constructeurs proposent des netbooks à écrans orientables qui offrent la possibilité de se transformer en tablette. Bon d’accord le devis passent alors à 1400 grammes tout bien pesé. Pénalisant pour le moins. Mais 700 grammes ça l’est aussi... un peu moins, certes.
La concurence à l’iPad c’est la tablette Android. Rappelez moi le langage pour développer les appli sous Android. Ah, oui le truc qui fait du café fumant. Cool ! Pour les ingénieurs bien formés. Et pour la maintenabilité ou l’évolution des applis ? Globalement en dehors des SSII j’attends de voir... Sans parler de la portabilité au fil des quelques versions d’Android déjà sorties. Sans parler aussi des spec différentes des téléphones Android selon les constructeurs.
Problème que l’on retrouvera très certainement demain pour les tablettes. Et puis il n’y a pas qu’Android. Il y a WebOs de Palm/HP ; le Meego de Nokia/Intel sans compter des autres Bada à la Sauce Samsung ou son furtur concurent du groupement des entreprises japonaises derrière Panasonic.
Dans un an qui va développer quoi pour qui ? Ben ça va être vite vu. Soit ce sera du Qt pour Nokia/Intel mais plus surement la solution Apple. Et les autres ? Ben ça va être encore plus vite vu. Ce sera du HTML5/CSS3 et les standards ouverts d’aujourd’hui et de demain. Les autres sont déjà morts même s’il ne le savent pas encore. Ou feignent de l’ignorer.
Développer pour des terminaux mobiles avec des techno Web pour faire du multitouch, ça va être le pied les mecs.
Je crois qu’il va falloir concevoir un joli framework avant tout. Et si à ce sujet Intel/Nokia ne nous offrent rien d’ici un an ben il va pas rester grand monde et la sensure made in Cuppertino a de beaux jours devant elle.
Et quid de la solution HP/Palm ? Ben avec un excellent framework ça peut le faire. Sauf que c’est pas trop prévu....
Sans parler des appli en amont. Alors là pour le libre c’est pas la joie.
En effet si pour les outils phare de hier et avant-hier, les suites bureautiques il existe des alternatives crédilbles avec OpenOffice ou Abiword qu’en est il des solutions comparables à Lightroom ou Aperture ?
Alors le Web de demain sera celui d’Apple avec ses applis fermés et propriétaires même si elles reposent sur les standards ouverts du Web.
Les communautés Gnome ou KDE n’ont pas su résoudre le manque de cohérence de leurs appli, ni même avoir une stratégie comparable à celle de Google ou d’Apple. Ce n’était certe pas leur vocation. Mais les entreprises qui font leur business avec le libre comme Novell, IBM ou Red-Hat ont préferré se consacrer au secteur des services aux entreprise et dans celuis des serveurs et ont ignoré totalement celui de madame Michu. Donc pas d’outils de dev ou de Framework comparables à ceux d’Apple.
A partir de là l’univers des appli dédiés au Web sera de plus en plus sous l’emprise de la firme de Cuppertino. Il est peu probable que Microsoft puisse renverser la tendance ou que Google, sur ce terrain puisse comme à son habitude jouer les cadors ; les environnement Android et Chrome se marchant sur les pieds sans compter la compatibilités des multiples versions.
En fait depuis l’apparition des premiers PC nous seront passés d’un monopole à un autre. De celui de Microsoft toujours d’actualité dans le domaine de l’OS sur le Desktop/portable à celui d’Apple déjà bien réel dans le domaine des smartphones et très certainement un peu partout demain.
L’univers des Logiciels Libres malgré leur qualités et leur développement original - celui du Bazar par oposition à celui de la Cathédrale - aura regarder passer le train puis le tgv sans pouvoir s’accrocher à aucun d’eux