Le modèle d’intégration réussie pour le Président Chirac, c’est la communauté juive. Espérons que les migrants récents n’auront pas à passer par les mêmes monstruosités que celles qu’ont enduré les juifs de France...
Chirac commémorait hier les 190 ans du Grand Sanhédrin (les débuts de l’intégration de la communauté juive dans la société française). L’occasion pour lui de tenir un discours de notable de province aux relents douteux : « Je ne suis pas raciste, hein, la preuve j’ai des amis juifs ; j’ai rien contre les immigrés, mais trop c’est trop ! »
Donc, si j’ai bien compris, notre Président souhaite prendre la communauté juive comme modèle d’intégration. Décidement le Chirac n’est pas à une connerie près !
Ensuite notre bon Président a dénoncé l’amalgame des contestataires qui ont rappelé la similitude des lois Debré avec les lois de Vichy. Pour son édification personnelle, apprenons-lui que ceux qui ont défilé en arborant une étoile jaune étaient, justement, juifs... pas des petits agitateurs récupérant des symboles malsains, mais bien des représentants de cette communauté attachée à la mémoire, vigilante face aux dérives fascisantes. Ressortir ce symbole douloureux n’est pas de leur part une récupération, mais un geste admirable car il leur est, plus qu’à quiconque, pénible (certains pleuraient d’en arriver là).
Et pour finir, Chirac a repris à son compte le mensonge gouvernemental de ces dernières semaines : lutter contre l’immigration clandestine pour favoriser l’intégration des migrants légaux. Mensonge éhonté !
Alors si, effectivement, la communauté juive est admirablement intégrée, cela s’est fait au cours d’une histoire dramatique. Si le Président dénonce « l’angélisme, la naïveté et l’ignorance [des contestataires] qui, comme les bonnes intentions, pavent l’enfer de la xénophobie », on ne peut qu’espérer que l’immigration d’aujourd’hui ne devront pas suivre le même chemin que celui des juifs de France.
Pour finir, merci Chirac de rappeler que « le racisme sous toutes ses formes [te] trouvera toujours en travers de sa route » ; en d’autres temps, tu t’es montré particulièrement gêné par « le bruit et l’odeur » des africains. Si donc tu souhaites faire de ton corps un rempart contre le Front National, achète des boules Kiès et du déodorant, parce que là, c’est du bruit qui pue.